Je m’appelle Tao.
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Je suis né le 30 novembre 2004, dans une isba complètement délabrée, avec pour tout confort matériel un four qui sentait le graillon et le bois humide…
Mon adoption a été un moment sensationnel, ma maîtresse était aux petits soins. Elle me cherchait partout, voulant me voir à tout prix. |
Moi, je me suis caché, évidemment (je ne souhaite pas que l’on me voie), mais je lui ai fait savoirque j’étais bien présent avec un petit mot dans la théière, elle n’a eu de cesse de me témoigner son attachement depuis ce jour. |
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Mon isba est toujours autant délabrée, et mon four n’est pas plus en forme qu’au départ.
Mais je reste…
Je ne peux pas décevoir cette maîtresse qui se soucie de mon état jour après jour, et en finis par me demander ce qu’elle pourrait bien faire sans moi. Je crois |
qu’elle aurait vraiment froid et n’aurait pas grand-chose à manger…
Bon, elle sait bien s’y prendre pour m’encourager… Un peu de crème par ci, du pain par là… A une période elle me donnait beaucoup de fruits, mmmm, j’aimais bien les fruits… Mais… Tous les jours, à tous les repas !!! Alors j’ai fini par refuser, tant pis si je lui fais de la peine, mais il s’agit de prendre des forces et rien ne vaut un bon gogel mogel pour se ravigoter ! |
| Je travaille de mieux en mieux, suis moins maladroit, et commence à me sentir chez moi… Et puis je m’attache… Souvent, le soir, je vais chuchoter des comptines aux enfants pour qu’ils s’endorment plus vite, bien sûr elle n’en sait rien, ils savent si bien garder les secrets ces p’tits bouts ! |
Je n’aime pas trop quand elle m’envoie ramasser des morceaux de ferraille, il fait froid dehors et j’ai un peu peur… et puis il m’est arrivé de me couper ! Mais bon, c’est pour la bonne cause, et si je ne bouge pas nous n’aurons jamais de four décent.
Des fois elle surgit à l’improviste… « Tao ! tao ! »… Evidemment que je suis caché, elle n’insiste pas, et je crois qu’à la longue elle a pris goût à notre discrète connivence. |
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Je la soupçonne d’ailleurs de m’avoir vu un jour à l’écurie, pendant que je m’occupais des chevaux. J’étais tellement content et décontracté que j’ai relâché ma vigilance, et j’ai entendu un petit bruit de brindilles vers la porte. Le temps que je me retourne, pfuittt ! Plus rien ni personne… Mais bon, je ne lui en veux pas, c’est normal la curiosité pour un humain |
Et puis elle se soucie de mon bien-être et m’a offert un petit sapin de Noël malgré nos maigres revenus… Alors, tant qu’elle aura ce genre d’attentions, j’essaierai de ne pas tomber dans la déprime, et d’oublier le froid, et cette satanée odeur de four…
Quelquefois, je l’observe en cachette et la trouve pensive… Je me demande si elle ne me concocte pas quelque chose…
Parce que pour l’instant elle me fait prendre des forces, récupérer tout le matériel pour ce fameux four, mais après ?…
Car j’ai entendu des rumeurs venant du village…
Il paraîtrait que certains domovoys partiraient en mission dans la grande forêt… La Taiga !!!
Oh là là !!! MAIS C’EST TERRIBLE !!!  |
| Déjà que je ne suis pas trop rassuré lorsqu’il faut aller chasser le bouka un peu trop |
loin de l’isba (mais bon, ça je le fais pour les enfants…) .
J’espère qu’elle ne va pas m’envoyer à l’aventure dans cette grande forêt ! Parce que là-bas… il paraît qu’il y a Doubynia (gla gla gla…) et surtout le terrible Lechy !!! Lorsque j’y pense je ne les trouve pas si mal que ça mon isba délabrée et mon four malodorant…
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Quelles sont ces mystérieuses missions ?
Quels motifs pousseraient certains maîtres à envoyer leurs domovoy affronter les esprits de la forêt ?... |
J’espère que le temps me donnera les explications que je recherche, et surtout… ramènera ma maîtresse à la raison ! |
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