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Mon hommage à Harold le parjure d'Angleterre, poème dédié à Selkies.
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Figé dans ses entrelacs de laine
Harold s'ennuie sur sa toile de lin
Il y a peu il chevauchait sans fin
Animé par une quête éperdue et vaine
Sous le sombre éclat des néons capricieux
Il dévisage ses nouveaux contemporains
Qui se pressent pour admirer le victorieux
Et moquer le vaincu et son destin
Au début de la toile il monte fièrement son destrier
La moustache longue et fine et le port altier
Et à son poing un improbable faucon doré
Guette le lointain de son oeil d'acier
Il vient prévenir Guillaume le Bâtard
Que son nom sera retenue par l'Histoire
Comme celui d'un vénérable roi d'Angleterre
Qu'il règnera des deux côtés de la mer
Guillaume reconnaissant lui donna sa fille en mariage
Et ils chevauchèrent ensemble pillant les villes ennemies
Bravant les lances aiguisées et les marécages
Pour la gloire immarcescible du duché de Normandie
Après avoir juré fidélité sur des reliques dissimulées
Harold dut s'en retourner en Angleterre
Il arriva pour mettre le vieux roi en terre
Et ne tarda pas oublier le serment prêté
Il devint le même jour roi et usurpateur
Le ciel s'en émut et s'enflamma
Et Guillaume ivre de fureur
Leva une armée et l'attaqua
Et la bataille fit rage sur les collines
Un chaos de cris de fer et d'acier
Fit trembler l'air jusque dans les villes voisines
Et laissa un tapis d'armures démembrées
Après un charivari de chevaux en sang
Charriés par un fleuve de corps désarticulés
On voit Harold hurlant l'épée baissée
Et défiant de son dernier oeil un ciel inexistant.
Que fais-tu là Harold le parjure,
Flottant entre une ribambelle de chimères
Et une frise de grotesques figures
Cognant ton désarroi à ces arbres amers ?
"J'erre dans cette fresque bariolée
A la recherche de mes rêves oubliés
De mon ambition laminée
Par le fil des épées
Je traîne mon sombre désespoir
Dépossédé de ce doux pouvoir
Qui rend les rois immortels
Et leurs vies éternelles
Je serai toujours de sinistre mémoire
Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire
Dans ce musée, défiguré par les néons
Moi le parjure, je crie fièrement mon nom :
Harold II Godwinson !
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Commentaires : |
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1. Le mercredi 14 mars 2007 à 07:36, par sahha
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Très joli! Moi je l'adore ce prénom Harold , et merci à cette toile de lin de m'avoir soufflé à l'oreille ce magnifique prénom pour le plus adorable des bambins! |
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2. Le mercredi 14 mars 2007 à 08:46, par jaldane
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J'aime toujours autant ces poèmes, cela m'enchante vraiment |
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3. Le mercredi 14 mars 2007 à 15:57, par Selkies
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un autre Harold, Harold Harefoot, un tyran, le fils illégitime de Carnut 1er, roi de Danemark, Norvège et Angleterre marqua l'histoire de l'Angleterre d'une manière sanglante.
heureusement qu'il y a beaucoup d'Harold plus sympathique (comme Harold Lloyd, le commédien américain, pour ne citer que lui).
merci énormément Milorenne, je suis très honnoré d'avoir un poême personnalisé dans la Domothèque ! |
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4. Le mercredi 14 mars 2007 à 17:29, par Siffreine
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Un grand bravo pour votre érudition!! je ne connais qu'un seul Harold: Harold en Italie, composé pour alto par Hector Berlioz en 1834! Grâce à vous, mon champ de connaissance est grandement enrichi |
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5. Le jeudi 15 mars 2007 à 07:45, par sahha
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oui Siffreine et c'est bien connu la musique adoucit les moeurs!Selkies au piano ...... |
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6. Le lundi 19 mars 2007 à 08:23, par soleildoctobre
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Un poème historique! Je savais bien que j'avais raison de parler d'épopée! |
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