Je marchais, tranquillement, loin de mon izba, admirant la beauté, les couleurs de notre belle forêt. Le soleil était haut, il faisait chaud, j’ai eut donc soif. Je buvais, accroupi pour boire à l’eau du lac lorsque je vis, près de mon reflet, une dame, qui me souriait. Elle me demanda de ne pas avoir peur mais, elle n’en avait pas besoin : elle était très grande, si majestueuse, si belle, il émanait tant de bonnes choses en elle, que fuir était bien la dernière chose a laquelle j’aurai pensé. Elle m’hypnotisait littéralement : sa chevelure scintillait, poudrée d’étoiles. Elle se présenta : Dénnitsa. Connaître le nom de cette femme m’aurait suffi mais elle m’a dit qu’elle m’avait choisi car j’étais encore assez candide pour croire en elle et donc, la voir. L’on m’avait dit, il est vrai, que, si l’on a foi en quelque chose, alors, elle vit, nous apparaît, nous donne de la force. Dénnitsa m’expliqua que, chaque soir, depuis la naissance du monde, elle donne à la nuit, sa première étoile. Pourquoi la première et pas toutes les autres ? Parce que la première brille plus et que, tous les solitaires peuvent l’apercevoir, même dans les plus profondes obscurités. Un sentiment magique m’envahi, je voulais sauter, danser, plonger dans le lac, bravant Vodianoï, esprit malin de l’eau. Dénnitsa riait aussi, sans doute parce qu’elle savait bien que, souvent, je m’étais interrogé sur ces astres de la nuit, intouchables. Un peu apaisé, je me suis assis, face à elle, la dévorant des yeux, près à boire toutes ses paroles divines. Elle me raconta alors l’histoire de Domovia.
Il fut un temps très lointain où Léchy et sa horde de barbares, souhaitaient envahir notre belle cité. Alors que Léchy asservissait nos ancêtres, Dajbog arriva, sourcils froncés de voir tant de cruauté de la part de ceux qu’il avait créer. Il est le fondateur de tout ce qui nous entoure, du bien et du mal, mais Dajbog a toujours souhaité que l’honnêteté et la droiture l’emporte. Ainsi, regardant Léchy de toute sa hauteur, le dieu lui dit : « Le mal existera toujours mais, en te soumettant à lui et en devenant un de ses serviteurs les plus fervent, tu as fait preuve de la pire faiblesse ! Descend de ton cheval et ose regarder tes crimes. Tu te crois fort n’est ce pas ? Je te condamne donc à vivre parmi les domovoys mais, seul, sans ton armée, sans ton cheval : tu devras mendier, voler, ne sachant jamais si tu pourras te nourrir. Tu seras un misérable. » Léchy, qui prétendait n’avoir peur de rien, tremblait comme une feuille et demanda à Dajbog de le tuer plutôt que de le laisser, asservi à vie, aux domovoys . Dajbog lui répondit ceci : « Je ne peux te tuer, il faut un équilibre entre le bien et le mal à Domovia : le mal ne peut exister sans le bien. » D’un large geste de la main, le dieu sans qui rien ne pourrait existé plongea Domovia dans un lac. Une immense bulle protectrice la séparera du monde, des eaux, et du mal. Léchy fut soulevé et envoyé avec tous nos ancêtres, au fond du lac. Son armée, prise de panique, voyant leur chef s’engouffré avec les domovoys, tentèrent de le sauver mais, tous se noyèrent dans les eaux profondes, ne pouvant pas pénétrer dans notre belle cité.
Quand Dénnitsa eut fini son récit, je ne pu réprimer, devant ma belle déesse, un regard interrogateur. Son regard si pur me disait qu’elle m’avait raconté la vérité. Je compris alors que tout ce que je croyais savoir pouvait être faux. Domovia, une cité dans une bulle… Une question alors s’imposa à moi : « La bulle qui nous entoure nous protège donc contre tout ? » « Non, il y a des êtres qui gardent Domovia, mais ceci est une autre histoire…. »
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