Je me suis réveillée ce matin avec la diffusion radio d'une triste nouvelle, "Jean Carrière est décédé, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 mai, à l'âge de 76 ans". Et je l'ai bien connu il y a quelques années, je passais tous les week-end chez lui, avec ses fils, et c'était un sacré personnage... Je passais énormément de temps avec lui, à commenter des tableaux, écouter de la musique, à philosopher... Nous avions construit une sorte de complicité... Un soir, avant le repas, il a demandé qui voulait du vin, une seule personne a répondu... moi ! Alors il a sorti une très bonne bouteille, que nous avons partagée durant ce dîner. Le lendemain je rentrais à l'hôpital pour une péricardite. Inquiet, il me téléphonait tous les jours, m'a envoyé l'étiquette de cette bouteille de vin avec une boutade (espérant que ce fameux cru n'était pas à l'origine de mon malaise), et m'a aussi envoyé plein de livres dédicacés. J'aurais nombre d'anecdotes à vous raconter sur lui, qui adorait raconter son enfance dans les milieux du théâtre et de la littérature. Je garderai le souvenir d'un homme un peu "ours" en apparence, très sensible en fait, qui adorait Sigourney Weaver (il l'a connue) et avait la phobie des araignées, et aussi un homme très attaché aux Cévennes, décor de nombre de ses livres. J'avais envie de lui rendre un petit hommage, et ça me fait plaisir de le faire à Domovia, connaissant la sensibilité et le coeur de ses habitants...
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