Retourner dans une maison, un appartement, après la disparition d'un être aimé.... Faire le "tri"... Et le deuil en même temps, triste déchirure... Il y a des photos, des textes, des odeurs, un passé qui ne nous appartient pas et en même temps nous "possède", fait partie de nous... Alors... Nous voilà plongés parmi les fantômes, fantômes du passé, fantômes récents, confrontés à des images dont nous sommes paradoxalement proches et éloignés... "oui... ! C'est bien papy... Mais quel âge avait-il ? Où était-il ? Et qui sont ces personnes près de lui ?" "... Maman ? Mais elle portait des jupes aussi courtes ? " Ces petits morceaux de papiers qui n'ont ni sens ni valeur, sauf à nos yeux et à notre âme... Tous ces petites choses, objets que nous gardons bêtement, sentimentalement, alors que ce ne sont que des objets, et qu'aucun d'entre eux ne pourra remplacer nos souvenirs et l'amour pour la personne perdue... Emotions, sourires, larmes refoulées ou non... Questionnements face à la mort, ou à la maladie, ou aux mauvais coups du destin... On a envie de garder ce vieil économe en souvenir des mains qui l'ont utilisé, ou encore ce vieux torchon qui nous ramène à notre enfance, cette petite statuette que l'on trouvait "kitsch"... Et nous voilà, seuls, face à ce vide, que rien ne comblera, mais que les petits objets vont parfois consoler maigrement, rapportant quelque chose de "palpable", à nous qui sommes faits de chair, et sommes si petits face au "néant"...
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