Il s'agit, comme le dragon et le phénix, d'un animal mythique et compose, on l'appelle parfois "le cheval dragon" et "le roi" des animaux à poils.
Mythes et légendes
Les mythes concernant le K'ilin semblent, pource que l'on en connaît, déboucher sur des voies symboliques divergentes. Les principales sont :
- la licorne est un présage de la naissance d'enfants mâles ou d'une lignée mâle particulièrement doués et voués à un grand avenir; elle apparait dans la légende dorée confucéenne ; et qui dit sage dirigeant dit période faste :
- elle apparaît comme l'animal symbolique (plutôt alors un cerf unicorne) du triomphe de la justice
- elle pourrait être liée au Comte du Vent dont la licorne noire serait la monture;
- elle participe à divers mythes cosmogoniques.
La licorne donneuse d'enfants :
C'est certainement la voie symbolique qui a le plus généralement survécu. Elle pourrait devoir cette vitalité à Confucius ou plutôt à sa légende dorée. Certaines légendes de cette biographie divinisatrice disent que le Souverain des sages fut conçu lorsque sa mère marcha sur les empreintes de pas d'une licorne, ou rêva d'une licorne qui lui apportant un fils. On raconte aussi qu'à sa mort une licorne serait apparue et même qu'elle aurait été blessée par un chasseur. Quoiqu'il en soit, la licorne porteuse d'enfants est restée un motif fréquent en iconographie populaire. Un enfant chevauchant une licorne et, tenant, est une image rébus que l'on peut lire "Puissiez-vous engendrer à la suite les uns des autres de nobles fils". De même une amulette représentant deux enfants chevauchant un K'in lin se lit "les enfants du K'i lin sont un don du ciel" (K.petit). La licorne est donc un symbole faste de deux points de vue : comme donneuse d'enfants appelés à un grand avenir par la voie de la sagesse et comme présage d'une période de prospérité.
La licorne et la justice
Granet a mis en évidence une autre symbolique également ancienne (Danses et légendes) Pour lui la licorne était un animal des ordalies judiciaires. Le juge idéal, la justice ferme était Kao Yao. Il avait pour emblème un cerf à corne unique, une licorne. Son image, accompagnée de la licorne était peinte, sous les Han, dans les tribunaux. Mais cet animal emblème était celui qui s'écriviat avec la clé de la licorne. "La licorne ressemble à un cerf mais n'a qu'une corne : quand règne un souverain dont les châtiments sont justes la licorne naît dans la Cour du Palais. Elle encorne ceux qui ne sont pas droits.
L'animal des origines
Dans un autre ensemble mythologique le K'i lin ferait partie des quatre animaux intelligents (avec le dragon, le phénix et la tortue) qui apparurent lors de la Genèse du Monde aux côtés de P'an Ku. Ils auraient aidé ce génie dans sa création et devinrent les quatre ancêtres et souverains du monde animal. De la licorne seraient issus les animaux à poils dont elle est le Souverain. Dans le livre des rites (chap.VII) il est précisé "quand la licorne est devenue l'animal domestique, les quadrupèdes ne s'enfuient plus effrayés".
Parfois elle apparaît en tant que "cheval-dragon" dans le cycle mythique de Fou Hi, c'est elle qui lui serait apparue portant sur son dos le Tableau du Fleuve, qui serait à l'origine des innovations du démiurge en matière d'écriture (ou de trigrammes).
La symbolique des unicornes semblent éteintes après la mort de Confucius. Il est dit que le K'i lin considéra depuis qu'il y avait trop d'hommes pervertis et de gouvernements malhônnetes. Si elle ne devait apparaître que du vivant de dirigeants vertueux c'était, tous les Chinois vous le diront, une contrainte insurmontable.
On appelle le mâle le k'i et la femelle le lin. Mais pour éviter à se prononcer on parle généralement du K'i lin. Il ressemblait à un grand cerf par son aspect général, mais il combinait le corps d'un cerf musqué, la queue d'une vache, le front d'un loup et les sabots d'un cheval. Sa peau avait cinq couleurs (rouge, jaune, bleue, blanche et noire). Il avait douze coudées de haut. Sa voix sonnait comme une cloche et rappelait d'autres instruments de musique. Il avait une corne implantée au miilieu de front, mais peu querelleur, cette corne se termine par une extrémité charnue. Peut être seul le mâle avait-il une corne ? Particulièrement attentif aux autres êtres, il évitait de fouler aux pieds les insectes ou de froisser l'herbe. Il ne mangeait jamais qui ne ne soit parfait ou qu'aurait laissé un autre animal. Il pouvait marcher sur l'eau comme sur terre. Selon un érudit de l'époque Han "on dit qu'il peut vivre mille ans, qu'il est la plus noble des créatures animales et qu'il est l'emblème du bien parfait". Ses moeurs douces lui ont valu de devenir un symbole accepté des bouddhistes. Ils ont un peu assimilé le K'i lin à leur lion gardien. Ils lui font porter le livre de la foi.
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