Rien à l’horizon, l’accès à l’étage supérieur est ouvert, je coure de toutes mes pattes en haut de l’escalier.
La porte de la chambre d’amis est restée ouverte, j’aime bien aller dans cette chambre, par la fenêtre on peut accéder au toit de la maison. Aujourd’hui il fait un grand soleil et je vais pouvoir aller m’allonger sur le toit qui surplombe le jardin, c’ est un véritable délice. Je saute par celle-ci et me retrouve au grand air, à l’abri des regards, et des chiennes qui ne peuvent pas me poursuivre. Je vais pouvoir tranquillement digérer mes croquettes et surveiller les oiseaux qui me narguent dans le sureau en face.
Après avoir fait une toilette de mes poils consciencieusement, je finis par m’endormir béatement sur les tuiles bien chaudes.
Je m’étire afin d’assouplir mes articulations. J’ai soif et encore un peu faim. Ah ! mais la fenêtre est fermée ! Je ne peux plus rentrer. Ils ont fermé la fenêtre, c’est la seule issue pour rentrer dans la maison et pas question de sauter c’est trop haut.
Je me mets à miauler très fort, ils vont bien finir par m’entendre. Je m’égosille désespérément, pas de réponse. Volga qui a fini par m’entendre, vient me voir, « ne miaule pas comme cela, les maîtres sont partis. »
Partis en m’abandonnant ! mais je ne vais pas rester là ! Bon, ne nous énervons pas, il doit bien avoir une solution pour descendre de ce toit. La nuit commence à tomber et je n’aime pas la nuit, il y a des faucons crécelles qui tournent dans les hauteurs du château derrière moi et des chauve-souris qui viennent me frôler. Cela me fait peur. Je ne voudrai pas finir en repas moi.
Il ne manquait plus que cela maintenant il pleut, je suis un chat qui attire l’eau ce n’est pas possible ! Je n’aime pas être mouillé. Je me remets à miauler très fort, mais cette fois-ci , personne ne me répond, Volga est partie dans sa niche et ne daigne même pas me tenir compagnie, et si les maîtres étaient partis pour longtemps, je vais mourir de froid et de faim sur mon toit.
Je m’approche à l’extrémité du toit et j’aperçois un petit arbre qui pourrait faire l’affaire. Allez courage, il faut bien, je saute et arrive à me réceptionner tant bien que mal sur une branche pas très grosse. L’arbre est beaucoup moins haut que chez Siam, je crois que je vais pouvoir redescendre, mais à ce moment là, la branche casse et je tombe … sur mes pattes certes, mais dans le compost du jardin.
Je suis trempée, rempli de détritus, moi qui m’étais lavé méthodiquement….. Je suis allé coucher dans la niche avec Volga. Mes maîtres sont rentrés dans la nuit, j’ai accouru tout content de les retrouver. L’accueil n’a pas été franchement cordial. Ma maîtresse m’a dit ‘ « Ah non Petrus où es tu allé encore ? Tu aimes les douches, ce n’est pas possible ! » - ben, non moi, je n’aime pas l’eau– « Je ne vais tout de même pas te laver à minuit ! » (Ah ça c’est gentil !) « Mais je ne peux pas te laisser cinq minutes tout seul » (Cinq minutes elle exagère cela fait des heures que je l’attends). Le lendemain matin, avant mes croquettes,c’est pire que la douche que de me priver de mes croquettes au réveil, elle m’a lavé et m’a dit, « oh là là, tes poils sont tellement emmêlés avec toutes tes bêtises, il va falloir que je t’emmène chez le toiletteur. » C’est quoi encore ce truc d’humain ! je le saurais bientôt.
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