Quand on croit qu’il n’y a plus rien à faire, le monde est foutu, la morale aussi, rien ne va plus et le pire est à venir.
Quant on se dit que l’on a fait toute une vie pour ne plus avoir envie de se lever le matin car la télé vous mange en peau de chagrin. Les voitures qui brûlent, les rêves et les espoirs envolés en fumée. Quand on se dit que l’on devient vieille et que tout votre écran est en veille comme des lumières qui clignotent et qui s’éteignent. Quant on se remémore ce qui nous a motivé et qu’on a rien fait que de casser. Il y a une impression d’hallali, une impression de déjà vu mais comme un film accéléré. Quand on se dit qu’il n’y aura plus de blanc, plus de noir, plus de jaune, plus de rouge, et qu’un peuple naîtra métissé, et on se remet à espérer.
A espérer, les races, les religions, les différences arasées pour le bien de l’humanité. On espère toujours car les cœurs ne rêvent en fait que de fraternité, de liberté et d’égalité. Ils font bien ces mots, sur le fronton de nos Mairies, mais pourtant dans nos actes il y a longtemps qu’on les a bannis. Je crois à la relève, je ne pense pas que ce soit un rêve, le monde change et bouge, période de transition et de désespérance, comme dirait le Tao, le vide est plein.
La colère n’est pas toujours mauvaise conseillère, elle peut être le ferment d’un nouvel essor. Et ce soir je m’endors avec ce clin d'oeil de lumière, la jeunesse est trop pleine de vie pour ne plus avoir envie de bâtir ce nouveau monde
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