Ma maîtresse est arrivé ce matin avec un grand paquet dans lequel se trouvaient plein de pelotes de laine. Elle a sorti de grandes aiguilles, près du feu, elle tricote un pull pour son petit filleul. Je regarde fasciné les mailles qui avancent sur ses aiguilles mais ce qui retient le plus mon attention, c’est la pelote de laine qui se dévide. Elle tire sur le fil, et la pelote parfois le lève, tourne et virevolte. Je suis un peu agacé, car elle ne veut pas que je vienne voir la pelote de plus près. Je ne vais rien lui faire à cette pelote, je veux juste regarder à l’intérieur, ce fil qui se déroule et la pelote qui maigrit m’intriguent.
Ma maîtresse a posé son ouvrage dans un panier d’osier et elle part à la cuisine. Le champ est libre, je vais pouvoir examiner cette pelote. Je saute sur la table et veut regarder à l’intérieur du panier, mais le tricot commencé est sur la pelote et je ne peux, de ce fait, la voir. Ce n’est pas grave avec mon poids j’arrive à faire basculer le panier, le tricot tombe à terre ainsi que diverses pelotes. Oh ! il y a une qui ressemble à une balle, elle roule, roule, roule. Je cours après et la balle-pelote se dévide autour du pied de la chaise et de la table du salon. J’essaie de la dégager, mais elle continue sa course autour des pieds du fauteuil puis elle se dirige sous le meuble du salon. Je vais la déloger et repars en courant comme un fou dans l’autre sens. Cette fois-ci, elle va dans le couloir où il y a une petite console et se niche dessous ; impossible de l’attraper. Je suis un peu dépité. Je me souviens qu’il en reste plein dans le sac de ma maîtresse. J’y retourne et attrape la première pelote qui me trombe sous la patte, tiens, j’entends un bruit métallique !? un regard derrière moi et je vois que je traîne le tricot de ma maîtresse monté sur les aiguilles, mais dans la chute, une aiguille s’est dégagée du tricot. Le fil s’est accroché dans l’une de mes griffes et je n’arrive pas à me dégager, je secoue, et le tricot fond comme neige au soleil, bientôt il n’y a plus qu’un tas de fil au sol.. Je trouve cela vraiment très amusant et je continue mon travail artistique avec les autres pelotes restées au fond du panier. Bientôt, tout le salon est jonché de pelotes et de fils multicolores qui s’entrelacent entre les différents pieds des chaises, fauteuil, canapé et meubles du salon. Moi, je trouve que c’est vraiment très joli et je suis content de mon œuvre. Je suis un peu fatigué et je vais m’allongé près de la fenêtre un endroit favori où je peux observer les oiseaux.
J’entends un bruit mat d’une chute à terre et ma maîtresse criée mais alors criée comme je ne l’avais jamais entendu. PETRUSSSSSS où te caches-tu ? Je ne peux même pas filer sous le meuble de la cuisine, ma maîtresse est dans le couloir à quatre pattes et essaie de démêler les écheveaux de laine autour des pieds de meuble. Elle est toute rouge et apparemment très très en colère. Lorsqu’elle est arrivée dans le salon, sa colère a triplée et je n’ose pas vous répéter les mots d’oiseaux dont j’ai été gratifiés. Mon maître est arrivé à la rescousse et il avait l’air hébété et un peu idiot au milieu du salon en répétant lui aussi ‘ « ce n’est pas possible, ce n’est pas possible, il est enragé ce chat ! »
J’ai bien senti qu’il fallait que je me fasse tout petit, ils étaient tous les deux très très fâchés. J’ai eu très peur quand j’ai vu arrivé le maître avec une paire de ciseaux., j’ai cru qu’il allait me couper la queue…. Non, ouf ! c’était juste pour couper tous les fils du salon, ils ont mis deux heures à deux pour remettre tout en ordre. Mon maître a fini par me prendre par la peau du cou en me disant « tu as vu Petrus ce que tu as fait, tu es un sale chat impossible, je ne sais pas si je vais te garder, j’en ai vraiment assez de toutes tes bêtises ».
Oh là là, je n’ai même plus droit de jouer à la balle dans cette maison !
|