Je m’étais promis de ne plus retourner dehors tant qu’il y aura ce que les humains appellent de la neige., mais l’appel des grands espaces est plus fort que moi. A mon accoutumé, je profite de la sortie matinale de Volga pour me faufiler dehors.
La neige s’est tassée et une légère pellicule dure s’est formée comme une croûte. Cela craque sous mes pattes, cela à au moins l’avantage de ne pas coller à mes poils. Je m’enhardis, je vais voir les moutons dans le champ à côté, j’aime bien mes copains moutons, ils arrivent en général groupés avec des bêlements à fendre l’âme pour me dire « bonjour Petrus ». Je suis content, je m’approche toutefois très prudemment on ne sait jamais, il pourrait leur prendre l'envie de me courir après comme Volga.
Dans ce champs, il y a une petite mare où viennent s’abreuver les moutons. Surprise, la surface de l’eau est solide et brille., pauvre grenouille où peut elle bien se cacher. ? La grenouille c’est mon amie, lorsque j’arrive près de la mare, souvent, elle sort de celle-ci et je lui coure après. J’aimerai bien l’attraper mais elle fait des sauts tellement hauts, cela me fait peur et je recule.
Ce matin, pas de grenouille à l’horizon, je suis tout de même intrigué par cette surface brillante et lisse. Je pose prudemment la patte dessus, c’est froid, mais pas désagréable. Une autre patte, c’est bon, puis je vois un oiseau qui est posé sur la mare et me nargue. Je décide de le poursuivre et m’élance ! Que m’arrive-t-il ? mes pattes arrière dérapent et je glisse comme une boule de billard sur la surface. Je sors mes griffes et essaie de m’agripper , peine perdue, je continue de glisser, et m’étale telle une carpette les quatre pattes écartées sur la glace.
J’essaie de rétablir l’équilibre, mais rien à faire, je continue de glisser, de déraper et de m’étaler. Ce n’est pas drôle du tout, en plus, l’oiseau s’est légèrement décalé et se moque de moi. Il ne perd rien pour attendre celui-là.
A force de glisser, j’ai fini d’arriver presque au bord de la mare et m’apprête à remettre mes quatre pattes sur la terre ferme, à ce moment là, la glace romps et l’arrière-train tombe dans l’eau glacée, mais alors glacée, j’essaie de me hisser avec les pattes avant mais la glace se casse sous le poids. Je suis dans l’eau jusqu’au cou, je n’aime pas l’eau, je n’aime pas nager, c’est froid.
Heureusement, j’étais près du bord et je finis par pouvoir grimper sur la terre. Je me mets à courir très vite vers la maison car je suis vraiment gelé. Volga et Uranie me regardent passer médusées et pour une fois ne me coursent pas, ni ne se moquent de moi. Je dois vraiment avoir l’air d’un pauvre petit chat mouillé et désespéré.
Arrivé à la porte, je miaule très très fort si fort que ma maîtresse ouvre la porte en disant « Petrus qu’est ce qui t’arrive encore ! » Elle est toute bouleversée de me voir ainsi, me prend dans les bras et m’emmène près de la cheminée, me sèche avec la grande serviette moelleuse que j’aime bien. Hélas, elle va chercher son « chat qui miaule et qui crache le feu comme un Dragon » pour finir de me sécher en continuant de me dire « Enfin, Petrus je ne comprends pas, tu n’aimes pas l’eau et tu finis toujours dedans ! » Non je dirais moi « que c’est l’eau qui ne m’aime pas »
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