Horreur, je vois ma maîtresse prendre mon « couche-couche » et aller le mettre dans une machine à laver, elle l’ appelle comme cela. Un truc qui se remplit d’eau soi-disant pour enlever les puces, mais je n’ai pas de puces moi !
En attendant maintenant, je n’ai plus de « couche-couche », j’ai bien réussi toute la journée à somnoler sur mon tabouret favori qui n’est tout de même pas très confortable. La nuit venue, toujours pas de « couche-couche ». Je monte à l’étage et la porte de leur chambre est légèrement entrebâillée, je me faufile et essaie de me mettre sous l’édredon tout neuf et moelleux. Mon maître dans son sommeil a dû trouver qu’il avait quelque chose de trop lourd sur ses jambes et dans une grande envolée je me suis retrouvé par terre, un peu étourdi. Bon, ce n’est pas le bon endroit pour passer la nuit. Je redescends.
Volga est confortablement installée, elle, sur sa couverture. J’essaie une tentative et me glisse à côté d’elle. Un grognement me répond, et elle me montre les dents. Je bats en retraite, je n’ai pas envie de servir de croquettes.
Je vais voir si les portes des placards sont bien fermées, déception, elles sont bien fermées à double tour et je ne pourrais pas venir me vautrer dans le linge qui sent la lavande. Regards d’espoir vers le panier d’Uranie, mais celui-ci est trop petit pour deux. Il commence à se faire tard et j’ai vraiment sommeil, je ne vais tout de même pas finir ma nuit sur mon tabouret, surtout que la cheminée est éteinte. Je suis furieux. J’essaie de m’allonger sur le rebord de la fenêtre, mais il y a un léger courant d’air et j’ai froid. Je suis de plus en plus furieux. Je devrais dormir depuis longtemps d’un sommeil lourd et profond en rêvant de croquettes.
En retournant vers la cuisine, je m’aperçois qu’une armoire où mon maître range ses vêtements, n’est pas tout à fait fermée. Je décide d’aller terminer ma nuit dans les vêtements de mon maître. En voulant sauter sur les étagères, une pile mal empilée se défait sous mon poids et tout les pulls se répandent au sol. Ce n’est pas grave, je choisis, l’autre étagère, où il y a une pile de linge blanc bien rangée, je saute et me roule avec délice dans les vêtements de manière à faire un petit creux pour me lover dedans. J’ai bien dormi et ne regrette pas ma « couche couche ».
Le lendemain matin, je suis réveillé par un rugissement du maître qui n’est pas content du tout de voir ses pulls en vrac sur le sol. Il ouvre la porte et bien sûr me trouve sur ses maillots de corps qui ne sont apparemment plus tout à fait blancs. Je les ai constellé de poils et de trace de pattes. Je file sans demander mon reste, mais il est plus agile que moi et m’attrape par la queue (chez lui c’est une manie) il me secoue très fort en me traitant de « sale chat » bon pour faire de la nourriture pour les Chinois, enfin plein de choses gentilles dont il a le secret. Ma maîtresse alertée par tout ce bruit arrive les yeux encore bouffis de sommeil. Elle constate le désastre dit à mon maître ‘ "que si il fermait les portes de son placard Petrus n’aurait pas l’idée de s’y mettre dedans » - (ah mais) maintenant il faut qu’elle fasse la lessive et du repassage… En tout cas, j’ai récupéré ma «couche-couche » toute propre avec délectation.
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