CYCLE LE TAO
Prétendre allez au cœur du Tao serait bien prétentieux de ma part, je vais essayer simplement de vous faire partager l’esprit du Tao.
Tout d’abord, faisons connaissance, avec Lao Tseu auteur supposé du Tao Tö King. Il n’est peut être d’ailleurs qu’une légende, car c’est un personnage sur lequel on ne connaît pas grand chose. Il pourrait s’appeler Lao Tan ou Li Eul, il aurait connu Confucius, plus jeune que lui. Il aurait travaillé comme archiviste astrologue sous les Tcheou, mais écoeuré par la décadence de cette dynastie, il serait parti vers l’Ouest. Arrivé au col d’une montagne, il se serait arrêté et dicté au gardien de la passe, le recueil d’aphorismes en deux sections et cinq mille caractères qui est le Lao-tseu. Au cours du premier siècle de notre Ere, le recueil fut rebaptisé le Livre du Tao et du TÔ. Toutefois, la version que nous lisons actuellement ne remonte qu’au Vième siècle avant notre ère. Il pourrait avoir été fait aux alentours de 300 avt Jc et constitué d’éléments plus ou moins anciens. Toutefois, il a exercé une influence immense sur la pensée chinoise. En fait, le taoïsme est dans la tradition chinoise ce qu’on appelle les « trois enseignements » (bouddhisme et le confucianisme) On peut au contraire du confucianisme qui lui possède un état civil, qui est connaît ses origines, qui se réfère à un personnage connu ainsi qu’à des classiques bien précis qui fondent les bases de la doctrine confucianiste, En fait, le Tao n’a pas cessé, de se transformer, d’absorber. Dans le cours de l’exposé sur le taoïsme, j’aurais à évoquer la question du « taoïsme religieux » et du « taoïsme philosophique », cette distinction est comparable à celle qui a été faite entre le « taoïsme religieux » et le taoïsme « purposive », c’est-à-dire, intéressé, orienté, ce qui peut être traduit par « opératoire » qui concerne des techniques de longévité. Beaucoup de choses ont été écrites à ce propos, mais la plupart était des personnes qui n’avaient pas étudié les textes du « taoïsme religieux ». Vous constaterez que cette séparation n’a rien de pertinent. En fait, c’est un faux problème, né d’une apparente différence, commune d’ailleurs à toutes les religions et à toutes les mystiques, entre l’ascèse – les procédés – l’entraînement – d’une part, et, d’autre part, soit l’aboutissement de cette ascèse, soit les spéculations qui, elles, peuvent accompagner ou couronner cette ascèse. Il est évident qu’il y a une différence entre celui qui grimpe une montagne et celui qui est au sommet, entre le guide de montagne et son élève, de ce fait, il est évident que parfois l’élève reste à mi-course ou rebrousse chemin. En Occident, on n’est guère familier avec les techniques qui mène à l’expérience mystique (on s’en méfie même le plus souvent) et en conséquence ils conçoivent mal le rapport entre ce qui leur paraît des procédés prosaïque et le but ultime de ceux-ci. Rapport d’ailleurs que les disciples oublient eux-mêmes et que les Maîtres Taoïstes rappellent. Les empereurs, en particulier, ne désiraient qu’accroître leur longévité et à améliorer leur santé, d’autres ne recherchaient que les pouvoirs magiques, et, éventuellement sur leurs sujets. Peu importe, en fait, de savoir si c’étaient des déviations ou si originellement ces pratiques étaient destinées à l’extase ou à des expériences mystiques ou non . En fait force de constaté que l’humanité a souvent procédé, dès qu’elle a été en mesure de penser, dans la recherche scientifique, à un lien entre la théorie et l’empirisme, l’un contrôlant et faisant avancer l’autre et vice et versa. Une autre question vient à l’esprit, celle des taoïstes avec le monde extérieur (des hommes). Certains taoïstes étaient partisans de la retraite, d’autres non. Cela dépendait du tempérament de chacun et de l’époque sous laquelle ils vivaient, ou encore du stade spirituel ou ils se trouvaient. En fait, le taoïsme a toujours eu une vie secrète, au moins en partie, aussi bien dans le peuple que chez les lettrés. Le taoïsme était une affaire privée et il serait présomptueux de croire que tout était connu. Il ne faut pas le définir, mais donner des limites à notre sujet, ce qui ne va pas être simple, car la frontière est ténue entre le taoïsme et la religion populaire et le taoïsme et la pensée de l’élite intellectuelle. Nous allons essayer de séparer le taoïsme de la religion populaire – croyances et pratiques – et de la pensée intellectuelle.
Plan de l’étude : Chapitre I
- Cosmologie et l’anthropologie - Le cercle, les cycles - Position du taoïsme dans le cosmos - Le Panthéon - Les taoïstes et la société
Chapitre II
Le taoïsme philosophique (Lao Zi et Zhuang Zi) Les chuci, les wu et les fangshi Guan zi
Chapitre III
Le taoïsme sous les Han
Spéculations cosmologiques L’école Huang Lo Le Huainan Zi Les immortels La divinisation de Lao Zi La religion populaire Le Lao Zi Bianhua Jin
Chapitre IV
Les Maîtres Célestes
Historique des origines Organisation Pratiques religieuses Lutte contre la religion populaire La morale Cosmologie et panthéon Le taiping jing Kou Quianzhi
Chapitre V
Ge Hong et sa tradition
La tradition de Ge Hong Le Tao et l’immortalité selon Ge Hong L’art de nourrir « le principe vital
1. Cosmologie et antropologie
La vie et la Mort Le panthéon céleste et terrestre Le corps
2. Les pratiques élémentaires
La pureté Le temps Les drogues Pratiques sexuelles « Cesser les céréales » Les charmes et Ecrits sacrés
Chapitre VI
Métamorphoses, transmutation et circulations
1. Métamorphoses et transmutations 2. L’alchimie opératoire 3. Les pratiques du souffle et du jing 4. Le corps cosmicisé et divisiné
Chapitre VII
LE SHANGQING
Introduction Histoire Caractères généraux, apports du Sangqing L’écrit La notion du salut : l’immortalité
Les pratiques
1. Le dadong Zhenjing 2. L’unité complexe 3. Les nœuds de l’embryon, la mort et la renaissance
Les randonnées extatiques
1. Les paradis terrestres 2. les planètes, le soleil, et la lune 3. Le boisseau
Chapitre VIII
LE LINGBAO
1. Le lingbao ancien 2. l’influence du bouddhisme et le salut universel 3. Vie et mort 4. Panthéon et cosmologie 5. Messianisme 6. Pratiques et conditions du salut
Le rituel
1. structure 2. Les différences phases a. La mise en place des éléments b. L’accomplissement c. La sanction d. Evolution du rituel
Chapitre IX
EPOQUE DES TANG
Introduction : la situation du taoïsme Consolidation Intégration du bouddhisme Le classement des écoles et des textes Neiguan
Bibliographies
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