Le panthéon taoïste est très important et il s’est étoffé au fil des années, chaque école ajoutant ses propres dieux aux anciens. Tao Hongjing dont je vous parlerai plus tard, a voulu au Vème siècle faire une liste des dieux du Sangqing, mais la tâche était importante, cela couvrait environ deux huit pages. Donc pour moi, cela serait très fastidieux de faire une liste de tous ces dieux aussi je me contenterai de vous en faire une description générale.
Les dieux taoïstes sont impersonnels, sauf exception, lorsque des saints, héros légendaires seront incorporés. Lao Zi (lao tseu) figure d’exception, les dieux n’ont pas d’histoires, ils restent céleste, et se reconnaissent plus par leurs titres que par leurs noms. En fait ils sont l’incarnation de leurs fonctions. Parfois, ils ont une généalogie comme les filles de la « Reine mère de l’Ouest’, mais à ce moment là ils sont nommés nés « par transformation du Souffle primordial » et non issu de la matrice. Toutefois, il y a une distinction à faire entre les dieux du rituel et ceux du corps, en raison de leur fonction même. Ceux du rituel sont des instances abstraites, des forces e la nature parmi lesquelles sont incorporées des anciennes divinités du sol, du Fleuve, de la pluie etc. Au fur et à mesure trois grands dieux se sont distingués dans le rituel et ont incarné la triade suprême ‘les « trois purs »
· Yanshi tianzun (le vénérable céleste du Commencement originel) · Dao jun (Seigneur Tao) · Lao jun (seigneur Lao)
Qui ne sont des avatars des trois « Seigneurs », les trois grandes divisions du Daozang, liés à l’antique et fondamentale triade des « Trois-Un » (sangyi) ou trois originels (Sanyuan)
Une distinction importante toutefois est à faire dont nous trouvons dans le rituel une différence : - entre les dieux sur lesquels l’adepte a pouvoir et ceux devant lesquels il s’incline. En fait l’adepte et le prêtre se trouvent face à deux situations : ils sont le maître de certains dieux qu’ils mettent à leurs services et ils sont solliciteurs et reçoivent une bénédiction. Pour les dieux qu’ils commandent ils se retrouvent dans la même situation que l’Empereur vis-à-vis des fonctionnaires et de certains dieux, mais non pas devant les grands dieux célestes (qui n’ont pas de rôle défini) pas plus que l’Empereur devant Shangdi (l’empereur d’en haut). Toutefois toutes ces divinités ne font qu’une même et une seule, elles sont issues tous de la même essence le Tao. « Leur multiplicité figure la différenciation progressive à partir du Sans-forme et de l’Un origine de toute chose qui s’opère sur le même mode que le Cosmos, du un au trois, au quatre ou cinq etc. jusqu’à douze mille et plus ». Ou bien elles sont dans le corps de l’adepte, soit elles y entrent ou bien en sortent. Il en est qui en sortent, comme les quatre animaux héraldiques des quatre points cardinaux
- le dragon – Est - le tigre – Ouest - Phénix – Sud - Tortue enlacée par un serpent – Nord ou guerrier sombre.
Mais qui parfois, au contraire, viennent des quatre pôles pour entrer dans la chambre de l’adepte. Ce qui compte, c’est ce va et vient qui manifeste la communication entre l’intérieur et l’extérieur.
Prochaine Etude Les Taoïstes et la société : Première partie
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