Dire tout ce qu'on pense, tout ce qu'on a sur le coeur (quitte à blesser)
Si son apparition est bien toujours située au XVIIe siècle, nos deux principaux lexicographes modernes s'affrontent sur l'origine de cette expression.
Alain Rey nous dit qu'autrefois, elle signifiait 'déféquer' le sac représentant alors le ventre ou l'estomac. Cette théorie tient non seulement la route mais aussi la cuvette de WC, puisqu'on retrouve ici la notion de soulagement procuré une fois qu'on a vidé son sac, ou d'extirpation hors de soi d'abord de produits de la digestion puis de paroles, ce qui pourrait parfaitement expliquer l'évolution de son sens.
Claude Duneton nous dit lui que cette expression vient d'un terme de tribunal. En effet, alors que nos documents actuels sont des papiers rangés à plat dans des chemises et classeurs que l'avocat peut à peu près aisément transporter avec lui, il fut un temps où les documents officiels était conservés sous forme de rouleaux . L'avocat, pour transporter tout ce dont il avait besoin pour plaider, n'avait alors d'autre moyen que de mettre ces rouleaux dans un sac. Et, devant les juges et jurés, il vidait son sac au fur et à mesure de ses besoins , avec toute la hargne qui doit habiter l'homme de loi qui veut "défendre becs et ongles" son client. Cette expression aurait ensuite quitté la salle du tribunal en emportant avec elle la coloration d'agressivité qu'on y retrouve aujourd'hui. www.expressio.fr
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