Arrêté dans une activité, un fonctionnement. Interrompu faute de moyen.
Voilà typiquement le genre d'expression que l'on peut être amené à prononcer très régulièrement, même si l'on n'est pas directement concerné, non seulement sans avoir la moindre idée de ce que peut être son origine, mais surtout sans même se poser la question.
Ce sont encore une fois les gens de la marine à voile qui nous l'ont donnée, dès le XVIe siècle. "Mettre en panne", c'était disposer ou orienter la voilure de telle manière que le bateau n'avance plus. Pour Furetière, c'était aussi faire pencher le bateau, lorsque celui-ci avait une voie d'eau d'un côté, à la fois pour limiter les entrées d'eau et pour mieux pouvoir colmater la brèche.
Quant à la "panne sèche", elle ne vient pas de la voiture qui n'avance plus pour cause de révervoir vide, mais encore de la marine où cette fois la panne s'obtenait en l'absence totale de voilure, en utilisant uniquement le gouvernail, par opposition à la panne avec voilure qui s'appelait la "panne courante" (*).
C'est depuis le début du XXe siècle que la panne s'utilise pour une voiture qui ne peut plus avancer suite à l'arrêt involontaire de son moteur. Elle a ensuite été étendue à d'autres usages ("je suis en panne d'idées" pour le créatif ou bien "je suis en panne d'argent" pour celui qui a du mal à joindre les deux bouts).
(*) ...qu'il ne faut surtout pas confondre avec une "panne de courant", cette dernière pouvant se transformer en "panne de Coran" lorsqu'elle empêche le fonctionnement des hauts-parleurs de la mosquée et l'appel à la prière du muezzin.
Si autrefois, "le coup de la panne" n'avait pas vraiment pas lieu d'être tenté (beaucoup de marins et pas ou peu de femmes à bord), la voiture a rendu ce très fin stratagème beaucoup plus aisé. www.expressio.fr
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