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J’ai accroché ma boucle d’oreille à mon accroche-cœur, je n’avais alors plus de place pour ranger mon myocarde. Je l’ai donc mis dans ma garde-robe. Et j’ai mis ma garde-robe dans mon garde à manger où se trouvait déjà mon chien de garde. J’ai tout fermé à clef, clé que j’ai confiée à ma sole domestique. Sur les coups de minuit, ma sole voulut faire médianoche. Elle ouvrit le garde à manger et dévora la tête du chien. Le chien désormais acéphale fit irruption dans ma chambre et prit ma tête de lit pour retrouver son intégrité physique. Tout ceci était bien sinistre et mon ciel de lit s’assombrit. Il faisait nuit noire dans ma chambre. Soudain, l’on frappa à la porte. C’était le berger allemand du garde-côte. Il voulait récupérer son étoile. Je la lui ai donné de bon cœur puisqu’elle lui appartenait. Et passe le bonjour à toute la bergerie. Je me suis rendormie sous un ciel où Vénus n’était plus. Je sentis que ce changement affecta un peu plus mon cœur bien rangé. Le lendemain matin, je suis allée au sommet de la montagne promener ma taupe domestique. C’est que je voulais qu’elle aille au plus profond de ses ambitions, mais malheureusement la laisse était trop courte. Nous décidâmes donc, ma taupe et moi, d’aller à la plage afin de la rallonger avec de la laisse de mer. Mais c’était la saison du varech. Nous en remplîmes toutefois une pleine brouette que nous portâmes au four à pain, parce que ça peut faire du bon engrais à ce qu’il paraît. Avec les cendres du varech j’ai engraissé mon géranium. Le lendemain il faisait des bourgeons de phénix. Après tout ça, j’avais bien soif, je suis allée à la cuisine prendre un verre et j’ai brisé une chopine. Je l’ai mise en bière et inhumée. Ma taupe disposa un bouquet de phénix sur la tombe. Une semaine plus tard, ce qui devait arriver arriva, la pierre tombale tomba sur le sol et la sole. La pierre devint ainsi la dalle funéraire de mon poisson canivore. Mon cœur fut tout retourné par ce nouveau décès et le garde à manger se retrouva à l’envers. Il devint ainsi un manger-garde et s’en fut en Suisse pour trouver de quoi se sustenter. Mon cœur était alors trop loin de moi. Je suis restée seule avec ma taupe. Il n’est pas bon d’être écoeurée J’ai beaucoup culpabilisé de l’avoir laissé partir avec le manger-garde. Comme j’aimerais l’avoir sous la main quand je devrais l’avoir sur la main.
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Commentaires : |
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1. Le samedi 7 octobre 2006 à 09:01, par sahha
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Quand j'ai vu le titre je me suis dit après les paysages marins les fonds marins!Et non un texte complètement surréaliste à la mode Milorenne ! |
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2. Le samedi 7 octobre 2006 à 09:31, par Selkies
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une taupe de compagnie ! une sole de garde !
mais pourais-je m'en procurée ?...
Il faut ABSOLUMENT que tu me donne l'adresse de ton animalier... |
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3. Le samedi 7 octobre 2006 à 10:49, par toomuch
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me sens si sole, sole sans twwwaaaa
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4. Le samedi 7 octobre 2006 à 19:26, par Siffreine
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Taupe! taupe!! topes-là et reviens vers nous...........mon garde-manger à encore la tête en l'air........... |
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5. Le samedi 7 octobre 2006 à 22:23, par pompom
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Que c'est triste comme conte ... |
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6. Le dimanche 8 octobre 2006 à 12:02, par soleilenoctobre
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Ca me fait penser à du Devos. |
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7. Le dimanche 8 octobre 2006 à 16:15, par Véro43
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8. Le lundi 9 octobre 2006 à 07:21, par sahha
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mais ,moi je trouve cela très drôle .Comme du Devos un mot en entraine un autre !La sole elle va bien et le coeur est toujours à sa place ! |
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