- Houp, houp, ce serait gentil. Boon a suivi petit enfant qui appelait sa maman et au moment où boon lui a pris la main, Boon ligoté. Des jours Boon ici. Boon ne peut pas se détacher. Si Boon essaie de défaire liens, ils se serrent plus, sans jamais plus se relâcher, regarde. Il me tendit ses deux grandes mains. Ses poignets étaient entaillés sévèrement par des liens d’herbes sèches. - Hum, je n’ai rien pour les couper. Comment faire ? Il n’y avait aucun nœud visible. Les herbes étaient tissées autour des poignets et des chevilles du petit être bleu. Je n’avais plus la magie de la boule à rêves. Et je ne connaissais encore rien aux pouvoirs des domovoys. Je sortis ma gourde et la proposai à… - Boon ! Houp, houp, Boon aimerait bien un peu d’eau, oui, houp, houp. J’inclinais la gourde au bord des lèvres de Boon et il but tout son saoul. Je ne craignais pas que ma gourde soit vide, j’avais bien conscience qu’elle se remplissait au fur et à mesure d’une eau fraîche et limpide comme celle que l’on peut boire dans la forêt des fées. J’eus alors une idée. Ma gourde contenait l’eau que buvait le peuple sylvestre et donc, peut-être un peu du pouvoir des fées. Je versai de l’eau en abondance sur les poignets cisaillés et rougis de Boon. - Merci, houp, houp ! J’attendis un court instant mais dus me rendre à l’évidence, cela n’avait aucun effet. Pourtant, alors que je n’y croyais plus, je vis les liens verdir, s’étirer, se couvrir de feuilles, s’étirer encore, se couvrir de boutons de fleurs, s’étirer jusqu’à prendre racine, les fleurs éclore et, finalement, les liens de Boon se détacher. Boon ne se tenait plus de joie. Ses grands yeux noirs s’étaient d’abord écarquillés puis remplis de larmes puis, une fois que j’eus fait de même sur ses chevilles, il se jeta dans mes bras, me faisant basculer à terre! - Oh merci, houp, houp, Boon a cru rester ici jusqu’à la fin des mondes magiques ! RTeconnaissance éternelle ! Mais, -et il jeta un regard tout autour de lui – nous perdus et jamais retrouver la sortie. - Laisse-moi te soigner, dis-je en riant devant la spontanéité du petit être, nous aviserons ensuite ! J’enduisis les plaies de Boon de l’onguent de Luciole qu’elle avait laissé dans sa maisonnette. Mon cœur se serra quand je songeai que je venais de perdre un temps précieux pour la retrouver. Je ne dis rien cependant car à cette heure, Boon était ma priorité. - Boon sait ce qui te tracasse. Boon sait tout, Boon voit tout ce qui bouleverse les âmes, dit-il doucement. Boon sait que tu cherches la petite fée jaune. Boon sait qu’elle est en vie et Boon sait où tu peux la retrouver. Boon va t’aider comme tu l’as aidé. - Et moi, je vais aider Boon à sortir de la forêt, dis-je en souriant. Le petit être bleu ouvrit tout grand ses yeux et me serra à nouveau contre lui. - Lullaby sait sortir de la forêt ? Boon aime bien Lullaby ! - Et tu sais comment je m’appelle ? - Boon sait tout… ou presque tout… Je me sentis moins seul. Ce petit être étrange était amusant et attachant. J’enroulai ses poignets avec des bandes déchirées dans un de mes mouchoirs et lui donnai une pomme à manger. Ma besace en contenait encore trois ou quatre. Boon fit tomber la pomme à terre pour la faire éclater en deux et m’en tendis le plus gros morceau. Assis tous deux par terre, dans le cercle de lumière bleutée, nous partageâmes la pomme de l’amitié, en silence, et pendant un court instant, nous oubliâmes la forêt hostile qui nous épiait.
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