Je me précipitais vers l’ami de mon maître. -Qui es-tu, demanda Baltyr, craintif. -Je suis Lullaby, l’élève de Maître Pipenbois. -Heureux de te rencontrer, me répondit-il avant de s’affaisser dans mes bras. Je sortis de ma sacoche ma gourde et le fis boire doucement. C’était tout ce que j’avais. Baltyr rouvrit les yeux. -Est-ce que tu peux marcher ? le questionnai-je. -Je pense que oui, souffla Baltyr. Il entreprit de se relever mais ses jambes flageolèrent et il retomba à terre. -Attends, je vais t’aider, passe ton bras sur mes épaules, lui proposai-je. Je me redressai en soutenant Baltyr par la taille. Son jeûne forcé l’avait rendu léger. Boon me fit remarquer qu’il faudrait une nouvelle fois franchir la porte. A nouveau, il se proposa pour nous faire grimper. Il s’occupa de Baltyr puis de moi et nous traversâmes la petite grille sans problème, cette fois. C’était d’ailleurs bien surprenant ! C’était à se demander si j’avais perdu du poids dans la cellule ! Boon nous fit descendre et Baltyr nous recommanda de nous diriger vers l’autre bout du couloir où, disait-il, se trouvait sans doute une issue. -Les pas viennent toujours de là, m’expliqua-t-il. Lentement, à petits pas car Baltyr se trouvait bien mal en point, nous parvînmes au bout du couloir. Il n’y avait pas de porte, juste un trou béant sur un escalier en colimaçon. Boon eut pitié de nous et entreprit de nous faire descendre par voie d’air l’un après l’autre. Cela prit un certain temps car l’escalier était véritablement gigantesque. Cependant, cela valait vraiment la peine d’être passé par là car nous nous retrouvâmes dans une pièce aux dimensions inconcevables pour des domovoys, remplie jusqu’au plafond de provisions de bouche ! Nous pouvions y piocher tant que nous le désirerions, personne ne se rendrait compte de notre larcin ! Pourtant, nous ne pûmes en profiter tout de suite malgré la faim qui nous tenaillait le ventre car une clameur parvint jusqu’à nous et que nous identifiâmes comme la découverte de l’évasion de Baltyr. Des pas se firent entendre dans l’escalier et il nous fallut bien vite trouver une cachette sûre. Une grosse caisse en bois à laquelle une planchette était mal fixée fit notre bonheur. J’arrachai la planchette, fis entrer mes amis et la repositionnai pour dissimuler nos entrées. La caisse n’était remplie qu’à moitié de paille et d’ustensiles de cuisine. Nous nous glissâmes sous une énorme marmite à l’envers et attendîmes avec le plus de calme possible que l'agitation cesse.
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