Je me suis toujours posé la question « pourquoi les humains ont-ils un besoin de déménager leurs meubles » ? Cela me perturbe.

PETRUS EST PERTURBE


Je me suis toujours posé la question « pourquoi les humains ont-ils un besoin de déménager leurs meubles » ? Cela me perturbe.
Jaldane n’échappe pas à la règle et ce matin grand chamboulement dans la maison, on pousse, on tire, les meubles.
Avant j’avais ma chaise qui me permettait de sauter sur le rebord de la fenêtre, car je ne suis pas un grand acrobate et j’aime bien avoir plusieurs niveaux de hauteurs afin de me poster à ma place favorite. C’était trop beau, plus de chaise, à la place, certes un superbe canapé rouge en cuir. Seulement ma maîtresse ne veut pas que je me monte dessus, elle a bien mis quelques couvertures pour le protéger, mais qu’importe interdiction de grimper.
Comment je fais moi ? pour accéder à ma gamelle qui se trouve sur le rebord de la fenêtre.
Longtemps j’ai protesté, miauler à fendre l’âme, mais rien n’y fait. J’entends simplement des mots doux de mon maître :

« Petrus saute, ah quel lourdaud, il est tellement gros ce chat qu’il n’arrive pas à sauter ! »
Je voudrais bien le voir lui, sauter pour aller attraper son assiette.
En attendant je ne vais pas mourir de faim à regarder ma gamelle. J’ai faim et je n’arrive pas à prendre mon élan pour arriver près de celle-ci. Tzarine beaucoup plus fine y arrive sans mal, ce qui fait encore plus rire mon maître en disant « tu vois Tzarine y arrive très bien ».
A côté du canapé, Jaldane a mis un guéridon sur lequel est posé une énorme lampe chinoise, des cadres, et des fleurs, il n’y a pas beaucoup de place. Je sais que si je grimpe sur celui-ci je vais surement faire des catastrophes. Ce guéridon est à deux étages et la planche du dessous est moins encombrée, seulement une petite plante.
Allez courage je prends mon élan et j’arrive sans encombre sur le rebord de l’étagère. Seulement, j’aimerai savoir comment mon maître fait, mais il arrive toujours quand il ne faut pas.
PETRUS crie t il descend tu vas encore faire des dégâts. Il m’a fait tellement peur dans mon élan que je me suis tapé la tête contre la planche du dessus qui fait trembler tout le guéridon.
La lampe frémit, un cadre tombe ce qui m’effraie encore plus, j’essaie dans une tentative désespérée de sauter sur le rebord de la fenêtre mais je n’ai pas assez de recul et ne fait qu’accentuer le tremblement du guéridon. La lampe oscille dangereusement mais semble se stabiliser. Toutefois, mon maître craignant pour celle-ci veut effectuer un plongeon afin de l’attraper. Il se prend les pieds dans le tapis et s’étale de tout son long sur mon dos. Je hurle de douleur, je crache et essaie tout de même de le mordre.
J’entends un « sale bête ». La lampe chinoise qui a finit d’être ébranler par tout ce remue ménage, tombe sur la tête de mon maître ce qui finit par m’effrayer tout à fait et je saute dans tous les sens sur le canapé, renversant la couverture, les coussins pour finir enfin sur le rebord de la fenêtre.
Jaldane qui est arrivée, alertée par le tintamarre, crie : « ma lampe !!! Ah non cela fait au moins la dixième que je rachète.
Mon maître se relève un peu piteux, moi j’essaie de me cacher derrière les rideaux en oubliant du coup mes délicieuses croquettes.
Toutefois, ni l’un ni l’autre n’ont compris que c’était de leur faute, je n’ai plus de chaise, je ne peux pas grimper sur le rebord de la fenêtre sans monter sur le canapé et me faire gronder.
Je crains que Jaldane soit obligée d’acheter encore beaucoup de lampes, si on ne change pas la disposition de cette pièce.

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