Allongée au bord de l'onde, Une petite fille blonde, Toute de blanc vêtue, Se penche et s'évertue, De son âme ingénue, A sonder l'inconnu. Elle est belle, elle est douce, Elle s'élève, se trémousse, Caresse les ramures, Qui effleurent les murs, Fait frissonner les feuilles, Des arbres qui l'accueillent. Le Saule Pleureur est triste, Car les gens passent trop vite, Ils ne prennent plus le temps D'écouter la parole du vent, Qui leur raconte encore La complainte des morts. Il leur chante le bonheur, La délivrance du malheur. Et puis c'est le Marronnier, Toujours en train de grogner, Après les P-D-G qui, sans regarder, Rasent, arrachent, polluent, construisent, défigurent, détruisent, La flore animale et végétale. Que leur importe à eux les nantis, Si tout se couvre de vert de gris ! Que va devenir la vie ? Sans nous qui sommes vos amis ? Vous avez besoin de nous Comme nous de vous! Apprends petite âme naïve, Que si tu n'y prends garde, Tu deviendras une jeune fille, Brisée, hagarde, Quand tu te réveilleras, Et que tu comprendras, Que ce monde de vies, Celui qui est ton ami, Est détruit par les hommes, Qui chantent, contestent et prônent, Les grandes idées de richesse et de liberté Celles qu'ils prennent sans regarder. Les pauvres êtres qu'ils écrasent, Au nom de l'argent qu'ils entassent, Dans des coffres et des biens Sans penser qu'à la fin, qu'ils soient riches ou pauvres, Avec un esprit droit ou torve, Ils seront tous présents au grand jugement, Sur les mêmes rangs, Et que leurs richesses ici bas entassées, Ne leur seront d'aucune utilité . Dis-leur petite âme chérie, Qu'ils doivent respecter la vie, Qu'elle soit naturelle ou spirituelle, Car c'est dès maintenant, Qu'il faut absolument, Arrêter ce torrent de guerres et de tourments, Qui annonce la fin des temps.
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