Sur les confins du Var et perché sur un mont S élève le pays exquis de Bargemon, Berceau de mes aïeux, où jadis les ancêtres Sous l’ombre des figuiers en s’amusant à naître Sucèrent et le lait et ce fruit aussi doux Qu’un chant de rossignol sur les bords du Ladoux, Petit ruisseau qui descend en cascade de Bargemon Entouré d’oliviers se trouve presqu’en face Le pays de Claviers, patrie des Cabasse Dont l’aînée, un beau jour venant à Bargemon De l’aïeul épousa la fortune et le nom. Lui donna trois garçons. Quand ils furent en âge, Ce bon père, le soir se signant de la main Instruisait sa famille et bénissait le pain. « Enfants, leur disait-il, ne prenez pas la terre « Pour un lieu de douceur où l’on a rien à faire ; « Le grain ne vient pas seul et jamais le poisson « De nos appâts tendu n’a béni l’hameçon, « Les cailles du désert, de graisses assorties « N’ont jamais qu’une fois tombé toutes rôties. « Mais si l’oiseau rôti ne tombe pas du ciel « L’abeille nous console en nous donnant son miel.
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