Pour ce qui est du jugement nous sommes très forts :

nous jugeons tout et tout le monde à tour de bras. Nous jugeons selon nos critères, nos convictions, nos certitudes et nous sommes convaincus d'avoir raison. Nous atténuons les choses avec quelques formules compassées, à mon avis, il me semble, à ta place...
Mais quels sont les cadres de références de l'autre, que sait-on de sa culture, de sa culture familiale, de ce qui est acceptable pour lui, de ce qui le fait souffrir ?
Nous jugeons pour nous donner bonne conscience, pour atténuer nos propres défauts. Nous jugeons pour acquiescer confortablement à l'avis d'autrui. Avec un peu de remords parfois, mais finalement "si l'accusé s'expose aux coups c'est qu'il le cherche !". Nous jugeons sans nous remettre en cause : avons-nous fait pareil ou pire ?
Je voudrais un peu plus d'écoute, de tolérance, de bienveillance. Oui, juste un peu de bienveillance.
Je voudrais des relais quand ma nature animale reprend le dessus, des gens qui font cette démarche : qui entendent la fatigue derrière les critiques, qui désamorcent les crises et soignent gentillement les plaies des mots. Des gens qui font la part des choses et qui disent lorsqu'il est temps : "Ne t'inquiète pas ! Il essaye de t'atteindre mais il ne parle pas de toi, il parle de lui seul."
Je voudrais un peu moins de juges... un peu plus d'avocats...

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