LE DRAGON CHINOIS
DEUXIEME PARTIE
1. Les dragons de l’Empereur jaune.
L’empereur jaune était le premier héros ou souverains exemplaires, pour les taoïstes, il était même le démiurge.
Il dut rétablir l’ordre avant d’être reconnu le Fils du Ciel, c’est là une étape normale pour les Héros exemplaires.
Le classique des Montagnes et des mers dit :
« Tch e you fabriqua des armes et attaqua Houang ti. L’empereur jaune ordonna au dragon Yin de l’attaquer dans la campagne. Le dragon Yin amassa les eaux. Tch’e yeou demanda de l’aide au Comte du Vent et du Maître de la pluie. Ceux-ci libérèrent des bourrasques de vent et de pluie. L’Empereur jaune fit descendre sa fille Céleste nommée Pa (un démon de la sécheresse et de la pluie s’arrêta. Puis il tua Tch’e yeou. Pa put remonter. Là où elle demeurait il ne pleuvait pas…. L’Empeur jaune dut l’assigner à résidence dans les déserts du Nord. »
Un autre paragraphe dans le même texte précise :
« Yin long réside dans les confins méridionaux. Il tua Tch’e yeou et K’oua fou mais ne réussit pas à remonter. C’est pourquoi il y eut ici-bas de nombreuses sécheresses. Quand il y a une sécheresse on des fait des représentations de Yin long et on obtient des pluies abondantes ».
En résumé, l’Empereur jaune avait un dragon, maître des eaux, à sa dévotion. Mais lorsqu’il était incapable de s’envoler, il y avait sécheresse. C’est ce Yin long que l’on invoque pour obtenir la pluie à la bonne époque.
Mais l’Empereur jaune n’avait pas que cette possibilité là en ce qui concerne la pluie, son mandat du Ciel lui ayant été signifié par des nuages, il nomma ses officiers d’après les nuages bien qu’il ait régné, comme son nom l’indique, par la Vertu du Centre et de la Terre.
A sa mort, un autre dragon est venu le chercher pour le transporter au Ciel ainsi que son gynécée et sa cour. D’autres personnes essayèrent de s’accrocher au Dragon mais les écailles se cassèrent, tout le peuple fut témoin de cette mémorable première. L’ancêtre des agences de voyage en sorte !
2. Les cochers de Dragons
Un passage très connu et souvent commenté du Tso tchouan raconte l’histoire légendaire des conducteurs de dragons.
Le premier serait est apparu sous le règne du Héros et Souverain exemplaire Chouen, prédécesseur de Yu le Grand. Cet homme aimait les dragons, il connaissait leurs goûts, leurs habitudes, leurs désirs et les nourrissait selon leurs goûts. De ce fait, les dragons affluaient vers lui. Le souverain lui donna un nom de famille et un titre hériditaire d’Eleveur de dragons et cette famille nourrit pendant plusieurs générations les dragons.
Puis un descendant de Yu le Grand, fils du ciel de la dynastie des Hia « se conforma à la volonté du Souverain d’en Haut… qui lui donna un attelage de quatre dragons dont deux du Fleuve jaune et deux des bords de la Han. Dans chaque paire, il y avait un mâle et une femelle, mais le Fils du Ciel ne savait pas les nourrir et il ne se trouvait plus de descendant de la famille des Eleveurs de dragons.
« Par chance, on finit par trouver quelqu’un « qui avait appris de la famille disparue, « la manière de nourrir les dragons selon leurs goûts. Il se mit au service du Ciel … qui le taité avec honneur et lui donna le titre héréditaire « de conducteur de dragons ». De ces quatre dragons, une femelle mourut. Sa chair fut hachée, conservée dans le vinaigre et le sel et donnée à manger au Souverain des Hia. Celui-ci goûta fort ce met et ordonna de chercher d’autres dragons. Le conducteur de dragons eut très peur et alla demeurer dans le district de Lou … »
L’historien donne une explication intéressante sur les raisons de la rareté présente des dragons : personne n’est chargé par le souverain de s’occuper d’eux ; Cette conception de l’homme mandataire divin, responsable de la pérennité des espèces pourrait être très ancienne. Mais il faut insister en particulier sur le mythe des « dragons transporteurs » appelé à une longue histoire. Les hommes particulièrement saints sont délivrés de la mort en devenant des immortels. Les plus parfaits deviennent directement des divinités « en plain jour » et ceux-là, comme l’Empereur jaune ou le Yu le Grand sont enlevés par des dragons volants. Cette monture est la monture normal des immortels. La difficulté est de savoir si le dragon est différent des nuées ou s’il n’est pas lui-même un symbole des nuages.
On a des représentations très anciennes sur des peintures trouvées près de Tch’an cha datées de la période des Royaumes Combattants (-Ve siècle/- III siècle), on voit un homme debout sur un dragon en forme de barque, tête et queue relevée. Char ou barque, le dragon peut assurer le transport des âmes. Certaines bannières mortuaires porteraient les mêmes figurations.
A suivre – la prochaine fois « Le dragon flambeau ou Dragon à la torche « Tchou long ».
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