Depuis une nuit ou deux je ne dors pas très bien, il y a dehors un chat bizarre qui rôde, un chat noir et gris avec de grands yeux verts. Il est très maigre et miaule toute la nuit. Volga voudrait bien le croquer et Uranie aboie comme une folle après lui. Je n’aime pas que l’on vienne sur mon territoire, mais celui-là me fait pitié il n’a pas l’air méchant du tout . Ma maîtresse a essayé de l’approcher mais dès qu’il la voit il se sauve. Aussi pour l’amadouer un peu, elle lui a mis une gamelle avec des croquettes. Elle a enfermé les chiens. Le chat méfiant regarde d’une manière très craintive dans toutes les directions, prêt à fuir au moindre bruit.
La faim doit lui tenailler les entrailles car il est très près de la maison et avance l’une de ses pattes dans la gamelle afin de faire sortir une croquette, il hume et d’un seul coup se jette sur la nourriture et mange goûlument tout le contenu. La nuit pourtant il recommence à miauler ce qui ne ravit pas mes maîtres qui crient après lui. Volga toujours à l’affût des courses poursuite, le guette et espère bien le faire grimper à l’arbre.
Ma maîtresse continue de lui mettre une gamelle et le chat de jour en jour devient de plus en plus confiant. Elle est sortie et a essayé de le caresser, il a reculé et s’est enfui.
Ce matin, jour de marché, ma maîtresse laisse la fenêtre entr’ouverte ce qui me permet de faire un petit tour dans le jardin. Le chat noir et gris est là et me regarde apeuré, prêt à fuir. Je vais au devant de lui, il couche ses oreilles, fait le dos rond et crache afin de me montrer qu’il est prêt à se battre si je m’approche encore. Je ne suis pas un chat méchant, il me fait pitié ce chat, bien que ma maîtresse le nourrisse depuis une semaine, il n’a pas vraiment grossi.
Je monte sur la table du jardin et l’observe un moment, je tente « un salut, tu vas bien ? » Il me répond par un grognement significatif de guerre. Le lendemain, je recommence mon manège après mon échange de politesse, il daigne me répondre par « salut, je m’appelle « mistigri ». Pas très original comme nom me dis-je mais enfin tout le monde ne peut pas avoir des maîtres comme moi qui aiment bien le bon vin !
Tous les jours pendant une semaine, j’ai échangé des banalités avec Mistigri, il était né dans une petite maison blanche aux volets bleus, mais il s’était perdu et ne savait plus comment retrouver sa maison. Il regrettait son « couche couche », les caresses de sa maîtresse, ses croquettes enfin tout ce qui fait qu’on est un chat heureux et choyé.
Je l’invitais à entrer dans la maison « viens tu verras, c’est confortable et les chiennes ne sont pas méchantes, elles aiment jouer, courir un peu après toi, mais ce n’est qu’un jeu … ». Mistigri curieux se décide de mettre une patte dans la maison, ma maîtresse le voit, et laisse faire. Il va à la cuisine, inspecte le salon, se cache sous un meuble à l’arrivée de Volga et d’Uranie. Il se met à cracher et à siffler pour leur faire peur. Volga heureuse de trouver un nouveau compagnon aboie ainsi qu’Uranie. Mon maître dit « ah ben voilà, il ne nous manquait plus que cela, un nouveau compagnon à quatre pattes, comme si nous n’en avions pas assez, surtout que Petrus compte pour deux ». (que veut - il dire que je suis gros par hasard !) Ma maîtresse met Volga dehors afin de ne pas trop effrayer notre nouvel ami. Uranie n’est pas très courageuse et fait un détour quand elle croise le chat. Le soir arrive et Mistigri s’est octroyé mon « couche couche », il est s’en gêne tout de même ; toutefois, je n’ai pas le courage de le chasser, le pauvre, il y a tellement longtemps qu’il n’a pas pu dormir dans un vrai lit.
Aussi, après avoir tourné un moment dans la maison pour trouver un endroit où dormir. (Je me souviens, il ne faut pas que j’aille dans les placards, ni dans les lits, ni sur le canapé, ni dans la couche couche d’Uranie ni dans celle de Volga). Enfin, je trouve l’objet de mes désirs une bassine, une jolie bassine bleue, en plastique. Je saute dedans, je me mets en boule et dors comme un bienheureux même si au fond de celle-ci, il reste un peu d’eau - que ne ferait on pas pour les amis ! - .
|
|
7. Le lundi 17 avril 2006 à 23:06, par soleildoctobre
|
|
Moi, j'ai vécu un an dans la rue (mes anciens maîtres ont déménagé sans moi) avant que ma maîtresse m'adopte et c'était pas la joie. J'ai toujours une petite pensée pour les errants qui sont la proie des chiens et des enfants méchants. Moi, j'y ai laissé toutes mes dents de devant mais j'ai la chance d'avoir des caresses et à manger à volonté. Je suis un gros chat de 5 ans, je m'appelle Kréma parce que je suis noir et blanc comme les bonbons. Je dis toujours que je n'aime pas Eden et Léo, mes deux compères, mais c'est pour la forme, je suis bien content qu'ils ne soient plus dans la rue non plus. Ma maîtresse a adopté Eden quand elle était bébé, et elle l'a amené chez le vétérinaire car on lui avait enfoncé de force une paille coudée dans la gorge. Depuis, elle a peur quand on lui donne des médicaments. Léo, lui est arrivé encore plus petit. Mon maître l'a récupéré sur le pas de la porte, il venait de naître et il avait un gros rhume qui l'aurait terrassé si on ne l'avait pas soigné. Alors, c'est bien, ce que tu as fait, Pétrus. Il ne faut pas oublier nos frères d'infortune sous prétexte que nous sommes au chaud, dans des endroits douillets! Même s'il faut un peu se mouiller le poil pour ça... |
|