PETRUS EN CORSE
Aujourd’hui je me prépare pour un grand voyage, la maman de ma maîtresse habite en Corse et, je suis du voyage. Je ne suis jamais allé en Corse. Il paraît que c’est très joli. Nous allons partir en avion, c’est la première fois que je vais traverser la mer. J’ai un peu peur, mais je suis tout excité par cette idée.
Ce qui me plaît moins je vais être obligé d’être dans ma cage en plastique, je la déteste celle-là, j’aime bien la liberté…. Le matin dans le couloir, un tas de valises s’entassent. Le maître ronchonne en disant ‘qu’on a pas besoin de tout ça, une brosse à dent et deux pull auraient très bien fait l’affaire », mais ma maîtresse tient bon et nous voilà partis, valises et moi dans la boite.
L’aéroport de Lyon est bruyant, il y a plein de monde et je suis très content d’être enfermé dans ma boîte. Ahh mais pourquoi me sépare-t-on de ma maîtresse ? Un monsieur habillé en bleu me prend et me met avec les valises, je veux resté avec ma maîtresse au secours !! Personne n’entend mes miaulements désespérés et je me retrouve avec des chiens qui me montrent les dents, des chats qui miaulent aussi fort que moi. Un bruit énorme d’un seul coup empli l’espace et j’ai vraiment très peur. C’est quoi ? un dragon, un chat en colère, un troupeau d’éléphants.. J’ai un peu mal au cœur. Le voyage n’a pas duré très longtemps et je suis très très heureux de retrouver ma maîtresse qui me fait plein de câlins et de bisous.
Cette fois-ci nous partons en voiture, car sa maman habite dans la montagne juste au-dessus d’Ajaccio. J’en ai un peu assez de ce voyage, c’est long, j’ai faim, envie d’aller aux toilettes et j’en ai vraiment assez d’être dans cette boîte infâme.
Nous voici arrivés devant une maison typiquement Corse en pierre et en hauteur, la maman de ma maîtresse nous accueille avec un grand sourire, des bisous. J’ai le droit à « ah mon Petrus comme tu es beau, gentil » et plein de caresses. Il fait chaud et l’on me permet d’aller sur une terrasse qui surplombe le jardin où je peux boire, manger et observer les oiseaux dans le jardin. Il fait soleil, je m’allonge et m’endors. J’entends dire ma maîtresse « tiens Petrus prend le pli Corse, il fait déjà sa sieste » Je voudrais bien la voir, elle, enfermée dans une boite en plastique.
Tout à coup, un chat affreux, pelé, et borgne arrive à côté de moi et me dit « hé l’étrrranger que fais tu sur mon terrrritoirrre ? » Ton territoire ? mais je suis chez moi, enfin chez la maman de ma maîtresse. « Ah bon et tu te crois tout permis parce que tu es chez la maman de ta maîtresse, mais ici, c’est chez moi, tu vois tout le périmètre qui va de cette maison au bout de la fontaine là-bas, je suis le chef on m’appelle « le bandit Calabrais », dit il avec son drôle d’accent qui roule les « r » et traîne les fins de phrase.
Oui et alors, je ne vais pas l’emporter avec moi, TON TERRITOIRE, je suis là en vacances. « Tu es en vacances et tu viens de quel coin ? » Je viens de l’Isère, c’est un joli pays. Dans ce cas ; l’hospitalité Corse est sacrée, viens je vais te faire visiter mon quartier.
Je me lève à regret et suis ce chat bizarre, tout tordu qui a un miaulement rauque et une démarche chaloupante. Je descends une rue très pentue et me retrouve dans un coin où il y a plein de poubelles, le « Bandit Calabrais », retourne l’une d’elle et commence à fouiller dedans.
-Tu fais les poubelles ? Il faut bien que je me mange ! - Ah, on ne te donne pas des croquettes - Des croquettes, tu te moques, je suis libre, moi, je n’ai pas de maître. - Tout de même, j’aime bien les croquettes, moi, ma « couche couche » et mes caresses. Les poubelles me m’attirent pas plus que cela., mais afin de ne pas vexer mon hôte, je hasarde mon museau pour manger mais recule devant l’odeur, non décidément je ne peux pas.
Une chatte rousse et blanche arrive superbe et majestueuse et me regarde intensément. J’ai le poil qui frémit et m’approche en lui faisant un compliment. Le « Bandit Calabrais » saute sur moi et me mord et griffe ! Surpris, je me défends, je suis tout de même costaud. J’arrive à me dégager et m’enfuit de toutes mes pattes vers la maison de ma maîtresse qui me reçoit fraîchement. - « Mais Petrus tu commences déjà tes bêtises à peine arriver ! , regarde toi, il te manque une partie de tes poils, mais tu es blessé !!! » - Elle me prend dans ses bras et m’emmène dans la salle de bain où elle me met, un liquide qui pique, je crie un peu. - Je me réinstalle sur la terrasse et voit de nouveau arriver « le bandit calabrais » - Je me lève prêt à nouveau à me battre et lui demande - « mais pourquoi tu m’as sauté dessus ? » Ici, me dit le « bandit calabrais » on ne regarde pas les chattes comme cela en plus c’est ma compagne." Et à ce moment là, je vois la maman de ma maîtresse qui prend le tuyau d’arrosage et asperge le chat qui part en courant - « Ah mais dit elle, il va pas venir faire la loi chez moi celui-là » - - Bravo mamie, et merci.
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