J’habite dans un petit pays dont la principale activité sont les noix, les fameuses noix de Grenoble. De ce fait, il y a des greniers à claire-voie tout à fait spéciaux destinés à faire sécher les noix. Ce matin, profitant de la fenêtre ouverte sur la liberté, je saute par la fenêtre. Non loin de chez moi, il y a une ferme avec un de ces fameux greniers. J’aime bien aller dans cet endroit parce qu il y a aussi plein de souris et nous nous amusons à cache-cache.
Toutefois aujourd’hui lorsque j’arrive dans le grenier, il y a plein de noix qui jonchent le sol. Ce n’est pas très agréable pour mes coussinets mais je m’amuse pendant un moment à les faire rouler d’un bout à l’autre de la pièce. Les noix roulent et font un petit bruit que j’aime bien. L’une d’elle disparaît de ma vue, je me demande bien ou elle est passée. Je recommence et de nouveau, la noix disparaît, intrigué je coure en même que la noix pour voir où elle va. Il y a un petit trou dans l’extrémité de la pièce et la noix passe par le plancher et se retrouve dix mètres plus bas sur le sol de la cour. Je suis un chat entreprenant bien que mon maître dise le contraire et me traite de chat paresseux, même un surnom m a été donné « deux de tension ». Aussi, je pousse les noix les unes après les autres par le trou, c’est très amusant, j’ai l’impression de jouer au golf comme les humains. Au bout d’une heure, un bon petit tas est déjà au sol, mais il y a des milliers de noix dans ce grenier. Les paysans ont eu la bonne idée de laisser sécher un jambon aussi dans ce grenier, ah ! le jambon, c’est un de mes mets préférés, aussi j’arrive à sauter (si si je suis agile quand il s’agit de jambon) je croque un morceau, puis une petite mare me sert d’abreuvoir. Rassasié après une bonne sieste, me voici, reparti à l’assaut des noix.
J’ai beaucoup travaillé, une journée, une nuit, et une matinée, toutes les noix, enfin presque, sont reparties dans la cour, j’aurais terminé ma besogne, si je n’avais entendu, un hurlement de fauve dans la cour. Prudent, je regarde par l’ouverture et vois un paysan rouge, les cheveux en bataille, gesticulant dans la cour. Il hurle ‘mais qu’est ce qui se passe, pourquoi toutes mes noix sont au sol ? « Qui a fait ça ? Sortez de là crie-t-il en empoignant une fourche et montant les escaliers qui mènent au grenier à toute vitesse. Je n’ai que le temps de sauter par l’ouverture de la porte et me faufiler dans ses jambes. Je l’entends encore vitupérant parce que jambon était au sol bien entamé.
Je suis arrivé chez ma maîtresse tout tremblant, je ne comprends pas, je bien aidé ce paysan à descendre toutes ses noix, effectivement je n’aurais pas dû toucher au jambon, mais cela donne faim les travaux des champs….
Toutefois, le paysan m’avait repéré et une heure plus tard, il est venu sonner à la porte de la maison, très excité, il a dit à mon maître qu’il allait porter plainte. Mon maître lui a proposé de venir ramasser les noix pour les remettre dans le grenier. Il est revenu quelques heures après et me cherche partout ; il dit qu’enfin de compte, ce n’est pas au Chinois qu’il va me vendre, mais tout de suite, là, au paysan pour qu’il me transforme en jambon avec des noix dedans !
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