Le monde du taoïste est tout à la fois « rationnel » au sens large, il est organisé selon un système logiquement concevable, il est aussi un monde symbolique, en tant qu’il fait appel au mode de pensée symbolique, mais le mythe proprement dit n’y figure peu, bien sûr des mythes anciens sont intégrés et que celui du saint, central, fasse exception.
La combinaison des tendances « rêve, structure, symbole – a valu au taoïsme d’être lié à la naissance et au développement de la science chinoise, de la médecine, de l’astronomie, aux mathématiques, et les lettres et les arts. Guidé par sa vision globalisante du monde, repris, digéré, recueilli et amalgamé, conservé et organisé les diverses tendances de la culture chinoise, Lao Zi (Lao Tseu) et Zhuang Zi « les hommes à techniques » ancêtres de la pensée chnioise scientifique, le fond mythique, certaines données bouddhistes, ou confucianistes, sans jamais abandonner son identité ni sa cohérence propre. Il a ainsi fait une force de coordination, de synthèse de la tradition chinoise en poursuivant l’œuvre des Han, puis intégrés des éléments au fur et à mesure.
La civilisation chinoise en a été totalement imprégnée, poésie, peinture mais aussi le Chan (le Zen au Japon) mais – comme on l’ignore trop souvent – la pensée ; celle en particulier de traiter la notion du vide, de lire le Yi jing, d’utiliser activement les interactions du yin et du yang, des trigrammes et des hexagrammes.
Dans l’histoire du taoïsme, on reste attaché à faire ressortit la généalogie de cette tradition religieuse, à montrer l’hétérogénéité des facteurs en jeu à travers la discontinuité des époques, la cohérence de son développement, et surtout la reprise des acquis, la progresse qui intègre les facteurs nouveaux. Les historiographes chinois officiels sont presque muets, le taoïsme est considéré comme un culte secondaire par rapport au culte officiel, une affaire strictement privée, à part les cérémonies ordonnées par l’Empereur.
Les faits les plus importants sont retenus au prix de sacrifices, car la règle imposait de ne pas noyer un exposé qui portait sur un sujet encore mal connu.
On verra comment est traité des thèmes récurrents comme la Vérité ultime, l’immortalité, du Saint, la genèse et la fin du monde, la rétribution du bien et du mal, les cieux et les enfin, le rapport entre le corps et l’esprit, entre les morts et les vivants, l’homme et la société, l’expérience mystique et la forme sociale d’une religion etc.
Ce plant est fait dans un but de retrouver l’engendrement des différentes tendances. Il est chronologique et thématique, mais une chronologie flottante en raison de la façon dont s’est développé le taoïsme. On gardera à l’esprit que les diverses strates qu forment la substance du taoïsme se superposent constamment et chacun des courant au fur et à mesure qu’ils apparaissent garde des acquis des précédents et comportent souvent en germe ce que les suivants développeront, en n’oubliant pas qu’il y a des emprunts d’un courant à l’autre. Le plan est présenté suivant des thèmes majeurs et présentés dans le cadre d’écoles qui leur ont donné le développement le plus marquant ou les initiateurs les plus notables, mais sans faire une école exclusive. La récitation rituelle des textes prend de l’ampleur avec le mouvement du Lingbao, mais ceci existait déjà depuis le début des Maîtres célestes et a joué un rôle dans le Shangquing. Les pratiques exorcises sont le fait des Maîtres Célestes, certains textes du Shangquing sont destinés à chasser les démons et les tuer, en préliminaire à d’autres pratiques plus spécifiques de ce courant. Les thérapies des Maîtres Céleste sont caractéristiques de ce courant, mais ils existent dans d’autres écoles, et leur d’être abandonnés, la démonologie est développée tout au long de l’histoire du taoïsme. La lutte contre les cultes populaires instituée par les Maîtres Célestes, a été poursuivie dans les Six Dynastie que ce soit sous les Tang ou plus tard. Dans toutes les écoles, les pratiques pour la longévité (traitées plus tard car consacré au courant qui leur a fait le plus de place).
Prochaine étude : Chapitre II – Les Royaumes combattants – Le taoïsme philosophique
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