Il y a cent ans, le samedi 10 mars à 6h34, une violente explosion secouait les puits 2, 3 et 4 de la mine située à Courrières. Quelques jours plus tôt, un incendie s’était déjà déclaré dans la fosse n°3. L’incendie avait été étouffé grâce à des barrages ,les mineurs étaient inquiets. Ils ne voulaient pas redescendre mais les ingénieurs leur avaient assurés qu’il n’y avait aucun danger.

Ce 10 mars le souffle de l’explosion soulève des poussières de charbon dans les galeries : à 1000 km/h le souffle parcourt plus de cent kilomètres de galerie. Les mineurs sont brûlés ou asphyxiés par les fumées toxiques. Certaines galeries ne sont pas atteintes et quelques survivants remontent. Des groupes reviennent à la surface par les échelles mais en fin de journée tout espoir de retrouver d’autres survivants s’amenuise. Les secours tardent à intervenir. Un mineur décide de descendre par la fosse n°10, il sauve 17 de ses compagnons. Dans les premières heures seulement 576 mineurs seront sauvés. Le lendemain, les autorités décident de renverser l’aréage (ventilation de la mine). Elles considèrent qu’il n y aura plus de survivants.
Les familles, les survivants grondent. La grève éclate. Le 30 mars soit vingt jours après la catastrophe, 13 mineurs rescapés surgissent de la fosse n°2. Ils ont survécus à la soif, à la faim, au gaz et au noir. Ils ont erré vingt jours dans les galeries, dans les éboulements. Tout le monde à la certitude maintenant que les secours ont abandonnés trop vite les recherches. Le 4 avril un dernier rescapé est retrouvé. La grève se durcit et durera jusqu’en mai. 30 000 gendarmes et policiers occupent le bassin minier.
Le bilan de cette catastrophe : 1099 morts officielles car il y avait beaucoup de travailleurs clandestins qui aidaient leurs parents, des familles entières sont décimées, 20% des victimes avaient entre 13 et 18 ans.

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