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Depuis hier nous sommes arrivés au bord de la mer, je ne connais pas la mer, je n’y suis jamais venu. Ma maîtresse m’a emmené avec elle, car elle aime bien que je sois avec elle. Transporté dans cette affreuse cage que je déteste, nous arrivons dans une grande maison blanche. J’entends un drôle de bruit, un bruit de va-et-vient., un bruit que je ne connais pas et qui m’effraie et m’intrigue à la fois.
J’ai sauté sur le premier rebord de fenêtre que j’ai pu et j’ai mis mon nez contre la vitre, il faisait nuit, je voyais la lune qui brillait et faisait des reflets dorés sur une surface qui semblait bouger. C’était surtout le bruit qui me fascinait. Un léger roulement de tambour, à la fois doux et fort qui me berçait. J’ai fini par m’endormir.
Le lendemain matin, je profite de ce que ma maîtresse ait le dos tourné et me faufile par la porte d’entrée. Je m’arrête net, je ne connais pas ce sol,, c’est mou, c’est chaud et cela rentre entre les doigts de mes pattes. Tout compte fait ce n’est pas si désagréable que çela, j’avance dans ce sol qui se dérobe sous mes pas, mais rien, ne me ferait reculer, je veux voir cette chose qui gronde, ronfle et berçe à la fois.
Une grande étendue s’étend devant moi, il y a un bruit de plus en plus fort, quelque chose qui s’élève puis s’écrase brusquement au sol dans une sorte d’écume blanche. Je m’approche pour voir de plus près ce que c’est, mais à ce moment là, je reçois sur le dos, un paquet d’eau, c’est ça c’est de l’eau, j’ai reçu de l’eau, je suis trempé, mouillé, et collant.
Je m’enfuis en courant, mais le sol se colle sur mes poils et des grains de poussière se sont agglutinés sur mon corps, j’ai beau me lécher, cela à un goût salé et les grains me grattent la gorge. Je tousse, crache.
J’arrive très penaud devant la maison, mon maître est assis sur une grande serviette et me regarde avec un air ahuri, passer, moi, je veux rentrer et me débarrasser de cette carapace gluante. Ma maîtresse pousse des cris en me voyant :
« mais Petrus où es tu encore allé, tu es couvert de sable et tu es mouillé, tu as pris un bain à la mer ? ». Ah, c’est ça la mer ! et le sol, c’est du sable, je ne comprends pas que les humains en raffolent.
Ma maîtresse m’a pris dans ses bras et je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait, je me suis retrouvé sous la douche, je suis ébahi, pourquoi me lave-t-elle encore ? je n’étais pas assez mouillé !? Je vais vous dire, je n’aime pas la mer, je n’aime pas le sable, je n’aime pas les bains, !
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