Dans ce chapitre, nous aborderons Lao Zi et Zhuang Zi, appelés les « pères du taoïsme », quant aux autres objet de plusieurs textes et de dates diversifiés, rédigés vers le IIIe et IV siècles après notre ère, font qu’ils n’ont rien d’important dans le développement du Taoïsme.
A. LAO ZI
On se sait pas si Lao Zi a vraiment existé, selon la légende il aurait été archiviste-devin à la fin de la dynastie des Zhou, et possède une situation spéciale dans le taoïsme. Pour certains auteurs, il est le Père du taoïsme, pour d’autres, il n’est qu’un sage ou un saint parmi d’autres. En tant que divinité, il fait partie de la triade des dieux suprêmes du taoïsme suprêmes du taoïsme liturgique. Le Daode Jing qui lui est attribué et constamment cité, surtout dans l’alchimie intérieur et les textes de techniques respiratoires. On peut dire simplement que s’il il n’y pas la figure dominante du taoïsme comme les Occidentaux le croient le plus souvent, en tout cas, Lao Zi en est une majeure, et le Daode Jing une référence et source importante.
Si l’on se réfère à son œuvre (la rédaction daterait de la fin du IVe siècle ou début du IIIe siècle avt J.C. promu au rang de Classique, enseigné officiellement à partir de 737. En fait, la question est de savoir quel a été son apport parmi les autres courants de la pensée chinoise et ce qui a été déterminant pour le Taoïsme.
Que veut dire Tao dans la langue chinoise, elle signifierait « voie, méthode, ou encore « règle de vie » « procédé » et qui, dans le Daode Jing prend le sens de « Vérité ultime ». Une Vérité ultime, une, transcendante : invisible, inaudible, imperceptible (Lao Zi p. 14) non praticable et non nommable, chemin sans chemin qu’il faut cheminer pour connaître ; bien au-delà de tout jugement de tout antagonisme, il est neutre, en tant que tel, sa Vérité ne peut être apophatique. Il est source de vie, extensif, universel, riche de promesse et seule référence sure (Lao Zi). C’est là, la voie positive.
Ce sens de vérité absolue lui sera accolée et le terme de Tao (Dao en Chinois) sera employé le plus souvent dans cette acception dans toute la tradition chinoise et pas seulement dans le taoïsme. Revêtu de cette acceptation il donnera son nom au taoïsme, et en tout premier lieu, sur le plan chronologique au « taoïsme philosophique » au daojia (mot à mot, l’école du tao »)
Dans l’Histoire des Han, (le plus ancien que nous ayons) le catalogue bibliographique comprend les œuvres de Lao Zi, Shuang Zi, Lie Zi, d’autres ouvrages qui font références à Lao Zi ou avec l’Empereur Jaune (Huang di) sur lequel nous reviendrons. Il y a d’autres textes qui ont disparu et sur lesquels nous n’avons pratiquement rien, en tout trente sept ouvrages. Un court compte rendu de cette idéologie la définit en des termes très proches du Daode Jing.
Le Daode jing vision du monde, proche du Sage taoïste, basée sur la sérénité, le retrait « des affaires », du monde, le refus des valeurs établies en tant que trop recherchées, relatives ou partielles, conscientes et artificielles, au profit d’un mode de vie spontané ou n’entre aucune des émulations vertueuses qui engendrent rivalités et vanités. Le monde tournera très bien tout seul, qu’on laisse la Nature en soi et hors de soi. La main et l’esprit de l’homme n’y apportent que des perturbations. Le propos n’est pas d’exposer la philosophie du Daode jing, mais d’en faire un résumé afin de voir ce que le taoïsme en a gardé ultérieurement. Nous nous en tiendrons au notions de « spontané » (Ziran) et de non action et non-intervention (wuwei) dont nous venons de voir les fondements. (Attention la non action et la non-intervention n’est pas le non agir) On peut rapidement mentionner la tendance du Daode Jing, avec les notions de beau et de laid, de bien et de mal, d’être et de non-être, qui s’impliquent et s’étayent les unes les autres et n’ont de sens que l’une par l’autre, sont des concepts logiques antagonistes qui n’existent que corrélativement, toute opposition implant corrélation et appartenance à un ensemble commun. A la différence que cette nuance n’est pas spécifique au Daode Jing mais est spécifique à la pensée Chinoise que l’on trouve dans le Yi ying par exemple, au fondement de la pensée de l’Ecole du Yin – Yang et des Cinq Agents. On peut dire que le Daode jing tire des conséquences différentes : la pensée du Yi jing est basée sur l’idée que l’homme en connaissant les lois des interactions du Yin et du Yang peut connaître les événement à venir et voir les empêcher (connaître les événements, ici, c’est plutôt la manière de se conduire pour agir sur un événement), le Daode Jing lui déduit que la pensée procédant par paire d’opposés ne peut parvenir à la Vérité Ultime qui est Une. D’où ce précepte « CESSEZ TOUTE PENSEE ». La notion de vide en découle. Le Daode Jing le présente d’une manière concrète : c’est le vide interstitiel qui permet le mouvement, le vide du réceptacle qui est accueil (Lao Zi 11) : sur le plan humain, c’est le vide mental et affectif, l’absence de préjugés et de partialités, qui a également pour raison d’être de permettre aux choses de jouer pleinement : un vide fonctionnel et existentiel :, la première forme de la conception du Vide en Chine, qui évoluera par la suite.
La leçon primordiale dans le Daode Jing telle qu’elle s’est inscrite dans le taoïsme : « la Vérite ultime est une, elle agit spontanément, sans qu’il soit besoin de l’intervention de la conscience des hommes, le pensée ne peut y atteindre puisqu’elle est forcément dualisante, et l’on ne peut la rejoindre qu’en la laissant opérer naturellement ».
A partir de là le Daode jing prône le vide et le renoncement.
Suite de l’étude : suite et fin de Lao Zi
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