PETRUS SUR LE BATEAU DE PECHE
Il n’y a que mon maître pour avoir des idées pareilles, comme Jaldane n’était pas là et qu’il ne savait que faire de moi, il a décidé de m’emmené avec lui sur un bateau de pêche de son copain.
Prestement enfermé dans ma cage que je déteste, me voici arrivé sur le pont du bateau. Les hommes s’affairent et je sens une bonne odeur de poissons qui me chatouille les narines, je me dis que le voyage va être après tout sympathique.
Les marins ont largué les amarres, le ciel est bleu, la mer est clame, nous voguons en direction du grand large. Mon maître m’a descendu dans la cabine du patron pêcheur et me dit de ne pas bouger de là.
Je m’installe sur la couchette et décide de m’endormir béatement en me disant qu’à mon réveil, je vais avoir du poisson à manger. J’entends des cris sur le pont et le bateau tangue très fort, je commence à avoir mal au cœur.
Je décide de descendre de la couchette et de prendre un peu l’air, la porte de la cabine est légèrement entr’ouverte et je me glisse par l’ouverture. Arrivé sur le pont, je vois des hommes qui hissent un grand filet et des tonnes de poissons se répandent sur le sol du bateau. Oh que de poissons qui s’agitent et frétillent manquant d’air.
Je m’approche, car j’ai faim, et je me dis qu’un petit poisson serait le bienvenu dans mon ventre, bien que le sol bouge sans arrêt, je m’enhardis et avance vers ce tas de mets délicieux. Je vais pour approcher ma patte et attraper mon repas, quand j’entends un Petrus ! qui me fait sursauter, mon maître que je reconnais à peine son un ciré jaune, me dit « touche pas Petrus » Comment ça ?! touche pas ! mais j’ai faim moi, pourquoi n’aurais-je pas droit à ma part de poisson ?
Je fais la sourde oreille, et continue d’avancer vers ce poisson qui me tente. Mon maître alors avance d’un grand pas, mais le bateau tangue très fort, et le voici parti à plat ventre sur le tas de poissons Que moi je n’Ai pas le droit de Toucher !!! Il se relève furieux, quelques poissons accrochés sur son dos, mais pendant ce temps là, j’ai attrapé un poisson et je suis entrain de le déguster goulûment.
Les marins rient, et l’un d’eux me surprend par traîtrise et me ramène manu militari dans la cabine, seulement très gentil, il m’a laissé le poisson et m’en a rajouté un autre.
Je mange ces mets délicieux avec appétit, et après ce repas somptueux, je recommence une petite sieste. Seulement le bateau commence à bouger sérieusement, et j’entends des bruits d’eau qui arrivent au dessus de ma tête qui ne me rassurent pas tellement. Le bateau bouge tellement que certains objets dans la cabine commencent, eux, aussi à déménager, j’ai mal au cœur, je n’arrive pas à rester immobile car le roulis m’en empêche. Je finis par être vraiment malade, je n’aurais pas profité longtemps de mon repas.
La porte de la cabine s’ouvre et je vois le maître qui est tout vert, il me pousse sans ménagement de la couchette et s’allonge. Je pense qu’il est aussi malade que moi, il n’a pas mangé de poissons lui pourtant ! La porte étant restée ouverte, je décide de remonter à la surface en me disant que peut être là haut c’est plus calme que dans cette cabine qui ne fait que bouger, mais à peine ai-je mis dehors que je reçois un paquet d’eau de mer sur le dos. Ah non ! je n’aime pas la mer moi !
Nous sommes arrivés au port, mon maître tout vert, moi dans ma caisse mouillé jusqu’aux os et même si je ne change pas de couleur de poils, ma mine n’était guère réjouissante. La tête de Jaldane, je ne peux vous la décrire, elle regardait son mari et moi, en disant « mais quelle idée, mais idée ! » ah vous êtes « frais » et vous sentez le poisson à plein nez.
Ah oui, je suis dégoûté du poisson pour un moment.
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