Pourquoi commencer par la mythologie Lituaniennes ? Après la levée de l'interdiction, le martyre et l'enfermement communiste, depuis 10 ans c'est l'euphorie des pensées et du mouvement, les religions et principalement le christianisme ont rebondi dans les pays de l'Est. Il faut savoir que les religions dogmatiques étaient interdites par le communisme et pour presque toute l'URSS après guerre, sous pêne d'emprisonnement voir plus. En russie, les églises, sauf celles pour le tourisme étaint détruites ou murées, la pratique religieuse interdites durant 70 ans.
Cepandant, l'interdiction pour les Catholiques Lituaniens ne date pas du XX siécle, car dans l'histoire au 18e Siècle et surtout au 19e, le Tsar Orthodoxe de Russie avec les cosaques avaient déjà affronté et stoppé la progression des catholiques en Lituanie et dans les régions Slaves avoisinantes. Voir document pdf. Cétait la guère des dogmes religieux, entre Moscou, Constantinople et Rome.
Les rares païens ou en tout cas les traditions populaires païennes Lituaniennes qui relatent la Mytologie, ont probablement bénéficié de ces troubles interchrétiens et politiques pour mieux survivre à l'époque, ce qui explique probablement la clarté des récits du début du XX siècle, contrairement à la Mythologie purement Russe en dehors des traditions Chamans a disparue , enfin dans sa partie spirituelle supérieure. La référence païenne Lituanienne, qui historiquement et indépendamment des frontières ecclésiastiques était étendue jusque la Russie et d'autres pays Slaves, semble une des meilleures références "vivantes", du moins pour la partie Ouest du groupe Slave.
MYTHOLOGIE SLAVE LITUANIENNE Le peuple lituanien avec quelques autres peuples, peu nombreux (les Ossètes du Caucase du Nord, quelques slaves, les Albanais, les Basques), appartient à cette catégorie des peuples d’Europe dont les origines restent couvertes de mystère, mais qui sont incontestablement les plus vieux peuples de notre partie du monde. Le fait est que la langue lituanienne est, parmi tous les dialectes européens, la plus proche du parler sanscrit dont les livres sacrés de l’Hindoustan nous ont transmis les idiomes. L’Etat lituanien actuel ne donne, au point de vue du territoire et de la population, qu’une faible idée des anciens pays lituaniens qui s’étendaient beaucoup plus loin, au Nord-Ouest sur le territoire de la Prusse, au Nord sur celui de la Courlande, à l’Est et au Sud sur les territoires actuellement peuplés par des Slaves Russes et Polonais. Peuples rustiques, les Lituaniens subirent des invasions et des expéditions militaires de la part des tribus scandinaves et germaniques. Dans ces luttes constantes et lourdes, se formaient, au sein de la population rustique des pays Salves lituaniens, des éléments dirigeants et guerriers dont la mentalité prenait un autre caractère que celui de la grande masse de la population.
Le paganisme a duré chez les Lituaniens et Salves de ces zones beaucoup plus longtemps qu'en Gaules ou chez les Slaves plus a l'Est. Le christianisme n’y fit sa première apparition qu’au milieu du XIII siècle. Mais, pendant le XIV siècle tout entier, la vieille religion lituanienne reste non ébranlée par le christianisme et intacte. A l’ancienne époque, la religion (païenne), avec la langue commune, était la seule manifestation de l’unité nationale des Lituaniens qui vivaient en tribus isolées, dispersées et sans aucune liaison politique entre elles... La simple vie de l’ancien village lituanien se développant en agglomérations peu considérables, le lien religieux s’enracinait naturellement dans cette vie.
Dans certaines régions, le paganisme résistait encore au catholicisme à l’époque de la Réforme. Malheureusement, les monuments de cette période ont été anéantis, néanmoins on peut en découvrir les traces de façon déguisé, notamment à travers les formes chrétiennes qui leur ont été données par la suite. On trouve également des tumulus comme La Montagne Des Croix, à Siauliai, qui furent au temps du paganisme des lieux de cultes et de sacrifices. Les croix dont les a couvert la piété naïve attestent la survivance d’une antique vénération.
Adoration de la Nature La base fondamentale des croyances religieuses anciennes, notament des Slaves et Lituaniens païens fut l’adoration des forces de la nature. Le premier auteur qui nous en parle est Petrus de Duisburg, dont la chronique se rapporte à la fin du XIII’ siècle et au début du XIVe siècle. Prutheni noticiam Dei non habuerunt — écrit-il. — Et quia sic Deum non cognoverunt, ideo con rigit, quod errando omnem creaturam pro deo coluerunt, silicet solem, lunam et stellas, lonit rus, volatiles, quadrupedia etiam usque ad bufonem. Habuerunt etiam lucos, campos et aquas sacras, sic quod secare aut agros colere vel piscari ausi non fuerant in eisdem. Les Prusses (Lituaniens païens, habitants de l’ancienne Prusse) ne possédaient la notion de Dieu des Chrétien. Et comme ils ne connaissaient ce Dieu, ils vénéraient comme Dieu toute créature et Élément naturel : le soleil, la lune, les étoiles, le tonnerre, les oiseaux, les animaux, jusqu’au crapaud. Ils avaient des forêts, des champs et des eaux sacrées; on ne pouvait pas couper ces forêts, ni labourer ces champs, ni pêcher dans ces eaux. »
Forêts sacrées. La zone géographique de la Lituanie actuelle ainsi qu'a l’Est et au Sud des territoires actuellement peuplés par des Slaves (Russes et Polonais, etc) , sont encore des pays de forêts par excellence, et encore plus boisée à l’époque du paganisme. Peut-on donc s’étonner que l’adoration des forêts ait été la principale partie de la foi de ces populations païennes? La sainteté des forêts sacrées allait si loin, écrit T. Narbutz (t), que non seulement on ne devait pas y chasser ni capturer d’une manière quelconque des animaux et des oiseaux, mais elles servaient aussi de lieu d’asile pout des hommes traqués qui, en se cachant dans ces endroits sacrés devenaient bons et étaient sauvés de toutes persécutions.
Culte d'adoration des arbres Pour un Lituanien, écrit M. P. Klimas, l’arbre était quelque chose d’intime et de moralement familier, à tel point que la vie et le sort d’un homme étaient liés à la vie d’un arbre. Si, après la mort d’un homme, l’arbre qu’il avait aimé ne se desséchait pas, cela signifiait que l’âme du défunt était passée dans cet arbre... Dans certaines régions, le bruit de la forêt et le murmure des branches étaient considérés comme un signe que les âmes des morts et des esprits divins y séjournaient.
Aussi les arbres étaient-ils vénérés. Il était défendu de les arracher du sol, de leur casser les branches et surtout les cimes. Quand les chrétiens arrachaient ou coupaient les arbres, les Lituaniens païens voyaient le sang couler du tronc meurtri ou des racines déchirées.
Entre 1351 et 1355, sur la demande de l’évêque Jean 1er, le grand maître des moines chevaliers de la Croix ordonna de scier des chênes à Romuva ou Romové. Sous chênes lequel la population ne cessait pas de se réunir pour faire des prières. Les chroniqueurs, comme Simon Grunau, affirment que ce chêne gardait son feuillage vert, hiver comme été, et attribuent cette puissance mystérieuse à l’influence des démons qui y recevaient les honneurs sous l’aspect de dieux païens. En 1258, l’évêque Anselme, à Sventamiestis, donna l’ordre de couper un autre chêne sacré. La hache blessa et tua l’homme qui était chargé de cette besogne; quelque temps plus tard l’évêque reprit lui-même les opérations, mais en vain, et il dut faire bruler l’arbre que le fer n’entamait pas. Les vestiges de cette vénération des chênes se retrouvent dans les images pieuses qui ornent encore beaucoup de ces arbres en 1937, parfois en adaptation chrétienne d’anciens rites païens.
Le gui poussant sur un chêne avait une puissance particulière; l’homme qui en avait une branche sur lui, non seulement ne pouvait pas être blessé, mais était sûr d'avoir l'adresse l'ors des combats.
Le Saule - L’adoration du saule était répandue encore à la fin du XVIe siècle et au début du XIXe. D’après un témoignage contemporain, au village de Kalnénai, sur la rive droite du Niémen, en 1805, on voyait des paysannes qui priaient devant un saule, nues et ornées de couronnes de fleurs, pour le bonheur et la multiplication des enfants. Les prêtres catholiques de la région, désespérés de convaincre leurs paroissiennes de cesser ce rite païen, finirent par placer un crucifix sur le saule. A la vénération du saule est liée la légende de Blinda (Blinda, en lituanien, veut dire saule). Blinda était une femme qui possédait une capacité miraculeuses : elle pouvait accoucher des enfants non seulement de la façon naturelle et ordinaire, mais aussi « par ses mains, ses pieds sa tête et toutes les autres parties de son corps ». La Terre envia la fécondité miraculeuse de Blinda et, un jour que cette dernière marchait dans une prairie humide, ses pieds s’enfoncèrent dans la terre. Cette dernière emprisonna tellement les pieds de Blinda que celle-ci ne put plus se bouger et se changea en saule pour devenir une Divinité.
Photos Chênes d'adoration. Photo 1 : prise en 1930, un Chêne Sacré de 400 ans, environ de Siauliai. Photo 2 : prise en 1930 d'un autre Chêne Sacré d'adoration de 700 ans au moins, zone Zarasai. Record connu de durée de vie d'un chêne 4000 ans
Kooalia
Nicolas Reznikoff © 2006
|