L’Eglise réformée wallonne de Leyde a été fondée en 1584.
L’Université Après la levée du siège espagnol et la libération de la ville en 1574 vint à Leyde un nombre toujours croissant de réfugiés protestants issus des Pays-Bas du sud (c'est-à-dire de la Wallonie) encore sous domination espagnole. A partir de 1578, voire plus tôt probablement, des cultes protestants en langue française étaient organisés par l'université de Leyde fondée par Guillaume d'Orange en 1575. Ces cultes s’adressaient aux étudiants et aux professeurs étrangers de l'université, mais aussi à tous les autres protestants francophones installés à Leyde.
Le 9 septembre 1584 En 1584, un groupe d’une centaine de Wallons de Bruges -des réfugiés provenant surtout du Hainaut, de l'Artois et du pays de Liège- s’installa à Leyde. La communauté francophone décida alors de mieux s'organiser : un consistoire composé de quatre anciens et de quatre diacres fut élu. Approuvés par le gouvernement de la ville, ils furent installés le dimanche 9 septembre 1584. L’installation de ce consistoire marque le début de l’Eglise wallonne de Leyde.
Les huguenots Au cours du XVIIème siècle, l’Eglise wallonne de Leyde ne cessait de croître. Les nouveaux membres arrivaient de France. En effet, suite à la révocation de l’Edit de Nantes (édit royal de 1598 garantissant aux protestants français un certain degré de liberté de religion) par l’Edit de Fontainebleau en 1685, les protestants français ou « huguenots » subirent beaucoup de persécutions. Deux cent mille huguenots se réfugièrent aux Pays-Bas dont plusieurs centaines à Leyde. Parmi les derniers venus se trouvait entre autres Judith Renaudin, aïeule du romancier et dramaturge français Pierre Loti, qui fit d’elle l’héroïne de sa pièce de théâtre Judith Renaudin (1898). Elle a habité Leyde de 1702 à 1732.
L’intégration Dans les années 1700, l’Eglise wallonne de Leyde comptait environ 5000 membres. A la fin du XVIIIème siècle, le nombre était réduit à 500 membres, d'une part parce que la plupart des immigrés s'assimilaient très vite au milieu néerlandais et passaient à l’Eglise réformée néerlandaise, et d'autre part parce que, bien heureusement, il n'y avait plus de persécutions religieuses dans les pays francophones. Ainsi les Eglises wallonnes aux Pays-Bas ne recevaient-elles plus de nouveaux membres wallons ou français comme au cours des siècles précédents. Pendant la dernière décennie du XXème siècle, de nouveaux immigrants francophones rejoignent cette église, ainsi que d'autres Eglises wallonnes aux Pays-Bas. Ces nouveaux arrivants proviennent de plusieurs pays africains et ont été contraints de s’expatrier en raison de la situation politique ou économique sévissant dans leur pays.
Visage actuel de l'assemblée Aujourd'hui, ce sont aussi des étudiants et des personnes venant d'un peu partout dans le monde, mais dont une des langue est le français, qui fréquentent nos cultes. Des Canadiens, des Russes, des Japonais, des Chinois, à l'occasion nous avons vu des Anglais et des Américains et depuis peu quelques couples et familles françaises avec enfants.
Temples et orgues De 1584 à 1818 les Wallons se réunirent dans l'ancienne église nommée « de Vrouwekerk » (Notre Dame), située dans la Haarlemmerstraat. Là se firent entendre, comme prédicateurs et pasteurs, plusieurs professeurs de théologie, durant plus de deux siècles, tels Trelcat père et fils, Polyander, ou F. Spanheim. Là fut enterré, en 1609, le savant philologue et chronologiste Joseph de La Scala (Scaliger), professeur honoraire de l'université et membre de l’Eglise wallonne. Lorsque, en 1818, à cause de son état délabré, ce temple fut démoli, la ville de Leyde assigna aux Wallons la chapelle de l'Hôpital de Ste Catherine, dans la Breestraat, chapelle qu’ils avaient déjà employée pour leurs cultes. Cette chapelle du XIIIème siècle est encore aujourd'hui utilisée par les Wallons pour les cultes et autres activités paroissiales. Les orgues, construites en 1746 par le facteur d'orgue Gérard Steevens, ont animé d'abord les cultes dans la Vrouwekerk. Puis vers 1818-1819, l'instrument a été transféré dans le temple de la Breestraat.
Lilium inter spinas Lilium inter spinas, devise de l’Eglise wallonne de Leyde Parmi les raisons pour lesquelles la petite église wallonne de Leyde continue d'exister, il en est une qui lui a été indiquée par le Prince Guillaume d'Orange. En effet, en 1579, lorsque le professeur Guillaume Feugeray, qui présidait à cette époque les cultes dominicaux en français, voulut partir, le Prince écrivit aux curateurs de l'université pour les avertir de ne pas accepter sa démission, puisque, dixit le Prince, la prédication en français « sert grandement ceux qui ne savent pas la langue du pays ». Ainsi l’Eglise wallonne de Leyde veut être là une oasis pour accueillir les francophones qui visitent ou habitent cette ville et sa banlieue. Elle veut être un « un lys parmi les épines » pour les personnes qui participent plus facilement à un culte en français, elle veut aussi être une église pour toutes les personnes qui choisissent de partager ses cultes.
Aujourd'hui, il faut mentionner les cultes accompagnés par les orgues qui ont lieu tous les dimanches à 10h30 dans le temple au 64 de la Breestraat. Une fois par mois, le lundi à 19h00, un culte sur un psaume est aussi proposé dans le temple. La Sainte-Cène est célébrée lors des grandes fêtes de l'année ecclésiastique. Les enfants sont accueillis et instruits à l'école du dimanche lors de chaque culte. Un egarderie pour les plus petits s'organise. Pour les jeunes adultes, un catéchisme individuel a été mis en place. Le chœur de l'église dirigé par l’organiste participe régulièrement aux cultes. Des groupes autour de philosophes ou théologiens francophones se rréunissent régulièrement
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