Se dit d'une chose qui présente des difficultés extrêmes, des obstacles insurmontables. L'expression "ce n'est pas la mer à boire" est connue depuis 1808. Mais c'est sous sa forme "positive" - " c'est la mer à boire" -que l'on trouve l'origine de cette locution dans le "Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes" de Pierre-Marie Quitard, édité en 1842.
Les monarques de l'antiquité se plaisaient, comme les bergers de Virgile, à se proposer des énigmes ou des questions difficiles, à la condition que le moins habile à les expliquer se soumettrait à payer une amende considérable. L'histoire des Hébreux nous apprend que Salomon et Hiran, roi de Tyr, mettaient leur honneur à l'emporter l'un sur l'autre en subtilité dans ces sortes de jeux d'esprit. Amasis, roi d'Egypte, avait une semblable ambition. Son rival était un roi d'Ethiopie, qui lui porta un jour le défi de boire la mer, et de ce défi, si l'on en croit Plutarque, devait dépendre la possession d'un vaste territoire. Amasis, fort embarrassé, envoya consulter en Grèce le philosophe Bias qui lui répondit: "Ecrivez au prince éthiopien que vous êtes prêt à boire la mer telle qu'elle est maintenant, et que vous attendez pour commencer qu'il ait détourné tous les fleuves qui s'y rendent." L'auteur de la vie d'Esope rapporte que ce fabuliste, esclave de Xantus, usa du même expédient afin de tirer d'embarras son maître qui s'était soumis à la même épreuve. De nos jours, on emploie le plus souvent cette expression sous sa forme négative afin de souligner le fait que l'objectif à atteindre n'est pas si difficile qu'il y paraît ... "ce n'est pas la mer à boire".
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