Perrette, une belle enfant, sur la route fleurie Allait un gros bidon sur son p'tit caberlot Proposer son lolo aux bouseux du pays. Ses tresses violettes, Sa jupe d'un beau vert Sa jolie trottinette Jetaient un jus d'enfer. Elle gambergeait déjà que son lolo vendu Lui paie dix douzaines d'oeufs et sans doute un peu plus Pourquoi pas des poulets, se disait la donzelle Et même si le renard m'étouffe deeeux trois chapons En vendant ceux qui restent j'achèterai un cochon Ca becquette trois fois rien, ça fait un tas de lard J'aurais, le revendant, du blé plein mes tiroirs. Et qui qui va s'payer avec tout cet artiche Une vache et puis son veau Que j'entends gazouiller déjà dans mon enclos ? Cherchez pas, c'est bibiche. Là-dessus, la môme Perrette S'emmêle la trottinette V'là tout le jus d'loloches Qui se fait la valoche... L'histoire fit marrer les pecquenots On l'appela la môme Lolo.
Moralité: Ca n'est pas de rêver dont il faut se méfier Les cochons, les couvées sont pas bien dangereux Non, quand tu prends la route, faut toujours vérifier S'y a pas un con en face et la pression des pneus ! Pierre Perret (inspiré des fables de J. de la Fontaine)
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