Icône pieuse dans l'assise de mes sept ans, Des mots si purs prononcés si clairement, A chaque syllabe et mon coeur si confiant, J'expirais dans l'espace toutes mes espérances. Je suis l'enfant qui dans l'ombre chantait :
"Notre père qui êtes aux Cieux, Que votre nom soit sanctifié, Que votre règne vienne Que votre volonté soit faite Sur la terre comme au ciel Pardonnez nous nos offenses Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, Et délivrez-nous du mal."
Mes yeux si clairs qui grands ouverts face au soleil Rêvaient tant à l'amour, oubliant les frontières, Ces mains qui dessinaient l'union ici des êtres Dans l'espace à présent se dessèchent Regarde les trembler, désunies, esseulées...
Le notre père est silencieux Qu'ainsi nos maux soient sanctifiés, Qu'ainsi les Hommes, à la dérive, Leur volonté, ainsi défaite Sur la terre comme au ciel Pardonnez nous toutes ces larmes Comme nous vous pardonnons cette offense muette Je délivre au présent la cause de notre Mal.
Je suis l'enfant dans l'ombre qui chantait Notre Père... J'ai fini de chanter, je demeure en moi-même, Visage mis à nu, je contemple l'icône Révélant ma clarté qui s'éteint, qui s'éteint... Au contact du Rien...
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