Domothèque Municipale de Domovia - Domothèque
Index Domothèque| Forum | Accès rédacteurs | Devenir rédacteur | Domovia
Bienvenue à la bibliothèque, sa construction se termine.
Chaque jour, de nouvelles rubriques sont en cours de rédaction.
Droit et Propriété des arcticles et publications ©.

Devenir rédacteur :
Si vous aussi, souhaitez écrire un article ou animer une rubrique, n’hésitez pas à faire une demande d'accès rédacteur aux modérateurs ou au webmaster.

index > post : Légende et croyances


  LE TRÉSOR DES TEMPLIERS CACHÉ DANS LA SARTHE ?
Par Siffreine, le dimanche 6 janvier 2008 à 16:33
Légende et croyances - Article N° 1519 Lien, rss

Extrait de « Les légendes de l'Histoire de France »)

A Juillé, dans la Sarthe, existe encore le vieux donjon d'un château en ruines, détruit à la fin du XVIe siècle sur ordre d'Henri IV punissant son seigneur d'avoir donné asile aux gens de la Ligue qui le combattaient. L'ombre de cette relique fortifiée cache encore le secret que, dans certaines veillées, se racontaient nos Anciens dans les chaumières. Il se disait alors que, dans les sous-sols du vieux donjon, existait un caveau dont le rocher du fond avait la particularité de s'ouvrir à minuit, le jour de Noël, pour laisser entrevoir une cavité emplie d'innombrables richesses.

Ce spectacle d'un trésor caché durait le temps que les douze coups de minuit mettaient à sonner, et le danger était grand d'essayer de le regarder plus longtemps car alors les parois se resserraient subitement. Un imprudent, attiré par l'éclat de l'or et des pierreries, s'y risqua pourtant ; Paul Duvallin conta en 1879 l'histoire qu'il disait tenir d'un sien aïeul qui lui aurait affirmé la tenir de son propre aïeul, André du Val de lin, qui aurait vu « la cache » !


Cela se passait au temps de la régence, où la vie des gens était fort difficile dans nos campagnes. Les épidémies y étaient courantes, Marseille subissait la peste, et la disette menaçait. La dîme et la redevance étaient pressantes, aussi tous les moyens étaient-ils bons pour essayer de survivre dans le pauvre royaume de France. Jean, un jeune laboureur de la paroisse de Juillé, avait connaissance de la cache du donjon. Un sien parent lui avait transmis le secret de famille : les Templiers avaient caché là une part de leur trésor, avant que Philippe le Bel s'accapare des biens de l'Ordre du Temple de Jérusalem après avoir fait arrêter, torturer et brûler sur un bûcher, leur grand Maître Jacques de Molay, en 1314.
Jacques de Molay, grand Maître
de l'Ordre du Temple

C'était un secret qui ne se transmettait que de père en fils, selon un usage de notre campagne où il ne faut jamais confier un secret aux filles qui racontent toujours tout à leur confesseur et à leurs amants. L'origine de cette histoire de famille remontait aux temps des croisades, quand l'un de ses ancêtres, Hubert de Faudoas, était page de Guillaume de Beaujeu, un grand Maître de l'Ordre du temple tué à Saint Jean d'Acre en 1291, lors de l'assaut de la cité par les Musulmans. Devenu chevalier du Temple chargé de la garde du trésor de l'Ordre, l'ancêtre Templier aurait dissimulé l'or du Temple afin de le mettre hors de la portée des prétentions royales visant à l'élimination du pouvoir templier. Le gardien du trésor espérait ainsi pouvoir faire renaître l'Ordre, mais l'élimination physique de ses membres, la séquestration de toutes ses commanderies, et un secret trop bien gardé, rendirent à jamais impossible la renaissance du Temple. Toutefois, avant d'être lui-même envoyé au bûcher, Hubert de Faudoas avait eu le temps de confier le secret du trésor caché dans les souterrains du château de Juillé à l'un des siens.

Il lui avait dit avoir ramené de Terre sainte, un serrurier arménien qui détenait le pouvoir de faire ouvrir et fermer les portes sans utiliser de clés, uniquement par la vibration émise par un gong ou par une cloche. En utilisant cette magie, il avait donc fait aménager une cavité secrète dans le caveau de son château de Juillé, dont les parois du fond s'entrouvraient une seule fois dans l'année, au bruit de la cloche de l'église voisine sonnant minuit le jour de Noël. Toutefois, pour empêcher qu'on emporte le trésor, l'ouverture de la cavité ne durait que le temps de la résonance des cloches. Afin que ce secret soit préservé, le serrurier arménien et ses compagnons qui avaient travaillé à cette cavité, avaient été précipités dans les oubliettes du château. Seul l'héritier mâle des Faudoas était dépositaire du secret, héréditaire, de l'or du Temple.

Le trésor déposé là provenait des richesses de l'Ordre, ramenées de l'îlot forteresse de Rouad, en Syrie, au moment où les Croisés étaient chassés de Terre sainte, mais aussi d'une partie de l'or que Guillaume de Beaujeu aurait rapporté de ses mystérieux voyages maritimes en terres inconnues, quand il n'était encore qu'un simple chevalier. Afin de faire oublier l'ombre de son Templier d'ancêtre aux autorités royales conscientes d'avoir été bernées par l'Ordre, la famille d'Hubert de Faudoas se fit discrète durant des générations, en se contentant de gérer ses terres autour de son château féodal. Mais, à la fin du XVIe siècle, un mauvais choix politique attira une nouvelle fois le courroux royal sur elle. Ayant donné asile à des membres influents de la Ligue qui fuyaient la colère dHenri IV, leur château de Juillé fut démantelé, seul le donjon fut épargné de la démolition. La famille Faudoas dut alors se disperser dans ses fermes d'alentour pour y trouver asile et subsister.

Plus d'un siècle après cette démolition, Jean Faudoas était le dépositaire du secret de famille, et ses activités de laboureur dans la paroisse de Juillé ne lui permettant pas de nourrir décemment ses enfants; il décida d'aller, lors de la prochaine nuit de Noël, faire un prélèvement sur le trésor du Temple afin de disposer d'un peu plus d'aisance.

Connaissant les dangers de l'opération, avec le risque de rester enfermé dans la cave du trésor, mais ne pouvant, par serment familial, partager son secret avec personne, Jean Faudoas demanda toutefois à André, son frère de lait avec lequel il partageait son quotidien de laboureur, de se soucier de lui le lendemain de Noël. S'il n'était pas reparu à leur ferme du Val de lin à ce moment là, il lui demanda, en exigeant le secret de tout cela par serment, de venir voir dans le caveau du vieux donjon s'il avait laissé une trace de son passage. Et si cela était, de faire disparaître cette trace et de n'en jamais parler à personne.

Quand Noël arriva, André assista à la messe de la nativité en l'église de Juillé, mais il ne vit point Jean. Lorsque les douze coups de minuit sonnèrent pour célébrer l'eucharistie, chacun demanda à Dieu de lui accorder plus de faveurs que de soucis dans l'année qui viendrait. Quand la messe fut dite, les paroissiens regagnèrent leurs logis en chantant des prières pour se réchauffer l'âme dans la nuit d'hiver.

Le lendemain, André n'aperçut pas Jean au Val de lin. Fidèle à son serment, il conserva ses inquiétudes pour lui et, malgré le grand froid d'une forte gelée qui rendait la surface de la terre glissante, il s'équipa d'une torche et d'un bâton pour se rendre, le soir venu, dans les ruines du château. Il connaissait le sentier de ronces qui menait au caveau du vieux donjon, pour l'avoir parcouru étant enfant, lors de jeux partagés avec Jean. Ayant apporté quelques braises dans sa boîte à cendres, il alluma sa torche lorsqu'il parvint à l'escalier aux marches disjointes, qui menaient dans les entrailles de la tour. Le chemin conduisant au caveau était sombre, et André n'était pas certain que l'âme des défunts seigneurs de Juillé le laisserait en paix quand il pénétrerait dans leur sanctuaire. Enfin, tremblant un peu, il pénétra dans le caveau, mais l'éclat de sa torche était insuffisant pour dissiper toute l'ombre de ces lieux.

André remarqua que la dalle qui recouvrait l'un des tombeaux était restée ouverte, dégageant un passage qui s'ouvrait sur un escalier s'enfonçant dans un puits d'ombre. Luttant contre sa peur, mais comprenant qu'il s'agissait là de la trace dont lui avait parlé Jean, André s'engagea dans la descente. Après quelques marches, il pénétra dans une petite fosse vide de tout sarcophage. L'explorant alors à la lueur de sa torche, il remarqua que le mur du fond présentait comme une fissure, une fente si mince qu'elle n'était visible que par l'espèce de filet sanguinolent qui paraissait avoir jailli en son milieu. Au pied du mur, au centre d'une tâche rougeâtre, se trouvaient comme des bouts de doigts sectionnés à hauteur de la première phalange. Il y avait aussi un objet brillant, qui paraissait avoir roulé là ; on aurait dit un calice qui brillait de mille feux sous l'éclat de la torche, comme une énorme pierre précieuse qui se serait échappée du mur. Il n'y avait rien d'autre.

André s'efforça alors d'ébranler le mur, le frappant avec son bâton, mais il ne s'en échappait nulle résonance creuse, et aucune voix ne répondait à ses appels. L'interstice de la fissure, qu'il devinait plus qu'il ne la voyait, était trop mince pour permettre d'y introduire même la lame de son poignard. Aux débris sanglants qu'il avait ramassés au pied du mur, André devina qu'un drame s'était déroulé là, et que Jean en était sûrement la victime. Impuissant face au mur, et commençant à suffoquer dans la fosse, André ramassa le ciboire, remonta, et referma la dalle du sarcophage afin d'effacer la trace du passage secret. Il sortit du caveau et rejoignit sa ferme en méditant sur le sort advenu à son frère de lait. Il se doutait bien que le mur contenait la clé du mystère de la disparition de Jean mais, tenu par son serment, il ne pouvait se parjurer en demandant de l'aide.

Après quelques jours de réflexion, tourmenté mais soucieux de ne pas encourir la colère divine, André décida de confesser une partie de cette affaire au curé afin d'obtenir que soit dite une messe à la mémoire de Jean. Pour prix de cette dévotion, il remit le ciboire au curé en lui affirmant que tel était le voeu de Jean avant qu'il disparaisse, mais il ne dit pas un mot sur le passage secret du caveau sous le donjon.

Lui-même tenu au secret confessionnel, et ne sachant comment justifier la présence d'un ciboire décoré de pierres précieuses dans sa paroisse, le curé de Juillé remit l'objet à l'évêque du Mans par le biais d'une offrande à la Vierge Marie.

Surpris de la beauté de cette oeuvre, l'évêque la fit analyser et expertiser par des orfèvres, sans toutefois révéler comment elle lui était parvenue. Mais bientôt des rumeurs circulèrent sans que l'on sache qui les propageait, disant que le Saint Graal venait mystérieusement de réapparaître en terre celtique du Maine. Le ciboire dAndré était en effet en moldavite, cette pierre classée précieuse, d'une gemme brun vert, qui provient de Moravie où l'on dit qu'elle est d'origine météorite. Or les légendes celtiques du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde, prétendent que le Saint Graal, qui aurait recueilli le sang du Christ, aurait été taillé dans cette gemme. Ainsi, le ciboire de Juillé entrait secrètement dans la légende. Trouvant sans doute trop pesant le poids du mystère de cet objet brusquement ressuscité, l'évêque du Mans fit don du précieux calice au Saint Père Benoît XIII, qui venait d'inaugurer son pontificat.

Le trésor du Temple et son refuge secret sont toujours enfouis sous les ruines d'un vieux château. André conserva son secret : il avait vu le Saint Graal ! Selon la tradition, il le transmit à son fils en exigeant le serment de la préservation du secret familial. Lui-même le transmit à son fils pour suivre le cours du temps. Cette... étincelle d'un morceau de légende poursuivit son chemin mais, aujourd'hui, n'ayant qu'une fille pour héritière, je confie le secret familial à ma plume pour réveiller les Templiers !

Paul Duvallin, 1879
www.france-pittoresque.com


Commentaires :
1. Le dimanche 6 janvier 2008 à 16:39, par cocotte
 
oui et tout le monde creuse partout pour le trouver ce trésor mythique Merci pour ce texte hautement enrichissant
2. Le dimanche 6 janvier 2008 à 18:32, par PtiteAbi33
 
J'aime beaucoup ces textes qui nous prouvent que la Misogynie existe depuis la nuit des temps. Et oui "grâce" à nous rien de "bien" ne se fait. On va pas tarder à nous apprendre que les femmes provoquent plus de pollution que les "mâles"...Il ne faut pas que ces "chers" génies oublient que sans nous pas de reproduction!! Mais nous s'en eux c'est possible celà s'appelle la parthénogénèse !!! ( ce soir je me sens l'âme féministe ! Celà est surement dû à la Lune!)
3. Le dimanche 6 janvier 2008 à 23:19, par Siffreine
 

tu es plante ou invertébré??? c'est pas super.d'être seule! hihihi.....
4. Le lundi 7 janvier 2008 à 06:01, par Abigael33
 
Ni seule, ni invertébrée, plutôt "belle plante" qui a la chance d'être maman de 4 ados. Et surtout en ce début d'année voudrait avoir la même place et la même considération que les "mâles"! :-D :D
5. Le lundi 7 janvier 2008 à 08:31, par Siffreine
 

Alors je souhaite de tout cœur que ton désir soit exaucé pour cette nouvelle année! Il est vrai que nous ne sommes pas toujours bien considérée en tant que femme! mais ça s'améliore doucement... faut du temps!...
6. Le lundi 7 janvier 2008 à 09:45, par jaldane
 
Au moyen âge on disait que les femmes n'avaient pas d'âme, mais au moins elles avaient de l'Esprit, elles ! En ce qui concerne les templiers, j'ai un vieux château au dessus de ma maison qui est une ancienne maison fortifiée du XIIIème siècle et même là ils ont creusé pour trouver un trésor. Ha ces légendes qui nous font rêver.
7. Le mercredi 16 janvier 2008 à 11:30, par soleildoctobre
 
Les Templiers, le St Graal... de belles histoires et de beaux rêves basés sur des convictions... mais c'est justement cette magie qui rend l'histoire si belle...

 
Ajouter votre commentaire :

Pas de session, vous devez ouvrir une session
pour commenter ici, connectez vous à l'accueil.



« Noêl | PETRUS FAIT LE MENAGE »

« Revenir

Dernière publication dans cette rubrique.

Archives générales octobre 2010 | mai 2010 | février 2009 | janvier 2009 | décembre 2008 | novembre 2008 | octobre 2008 | septembre 2008 | août 2008 | juin 2008 | mai 2008 | avril 2008 | mars 2008 | février 2008 | janvier 2008 | décembre 2007 | novembre 2007 | octobre 2007 | septembre 2007 | août 2007 | juillet 2007 | juin 2007 | mai 2007 | avril 2007 | mars 2007 | février 2007 | janvier 2007 | décembre 2006 | novembre 2006 | octobre 2006 | septembre 2006 | août 2006 | juillet 2006 | juin 2006 | mai 2006 | avril 2006 | mars 2006 | février 2006 | janvier 2006 | décembre 2005 | novembre 2005 | octobre 2005 | septembre 2005 | août 2005 | juillet 2005 | juin 2005 | mai 2005 | avril 2005
Publication pour
« janvier 2008 »
lunmarmerjeuvensamdim
123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
28293031
Rechercher
À retenir
  • Concours 100 ème de Pétrus
  • Concours Trésors de Lechy
  • L'heure et grave !!
  • VOYAGE VOYAGE
  • Vaste sujet...
  • Caviar malossol
  • Gogol-Mogol ;)
  • Cornichons malossol

  • Rubriques
    Aide rédacteur
    Astuces Domos
    Atelier d'écriture
    Cartes postales
    Chine ancienne
    Coin de rire
    Concours 100 eme de Petrus
    concours et règlements
    Concours Trésor Lechy
    Contes
    Demande d'accès
    Devinettes
    Enigmes et Maths
    Esotérisme
    États d'âmes
    Êtres féériques
    Films d'exceptions
    Général
    Histoire
    Histoire des mythes
    Histoire russe
    Images et Vidéos
    Impressions
    Le monde selon vous
    Les aventures de Petrus
    Les Domoversaires
    Légende et croyances
    Littérature
    Lullaby, apprenti domovoy
    Maîtres-et-Domovoys
    Maximes & proverbes
    Mythologie gréco-romaine
    Mythologie Slave et du Nord
    Paroles de chansons
    Perles et fous rires
    Petites annonces
    Poèmes de Mamachat
    Poésie
    Recette de Valentine
    Recettes cuisine de l'Est
    Recettes de cuisine
    Recettes de sorcières
    Récits pour Halloween
    Traditions populaires
    Voyages de l'alphabet!

    Langues
    en
    fr

    Retour à l'index Domothèque
    « Retour
    © Les articles et publications ont été mis ici librement par leur auteur respectif. Certaines de ces publications sont protégées par la loi du copyright et réservés pour tous les droits. La reproduction, l'exploitation sont interdites sans le consentement des ces auteurs. Pour toute information contacter le webmaster domesprit.
    Retour à l'index Domothèque
    Domesprit, Mon Domovoy, jeu gratuit des esprits virtuels. « Précédent

    Accueil | Ma Demeure | Mon Foyer | Mon Courrier | La Forêt | Mes Zabords | Mon compte | Aide
    Domovia | Marché | Domotrocante | Mes ventes | Tribune | Domothéque | Forum | Salon | Palmares | Déconnexion
    La Domothèque de Domovia, utilise un module de publication DotClear, modifié pour domesprit par wxwx.
    Domesprit - Mon Domovoy n.r 2004-2005